Nouvelle étape dans la guerre
lundi 26 avril 2010, 16:12 General Lien permanent
L'état d'Arizona vient de promulguer une loi autorisant les policiers à arrêter toute personne qui peut ressembler à un Sud-Américain, à exiger des papiers d'identités et en l'absence de ceux-ci, de l'expulser sans autre forme de procès.
J'entends tout de suite plusieurs de mes amis français me dire qu'avec la campagne contre la polygamie qui s'ajoute à tant d'autres, la police française fait tout autant dans le délit de faciès. Il y a des exemples aussi à Montréal où les noirs et les amérindiens sont beaucoup plus souvent interpelés par les policiers que les blancs. Cela fait parti de l'idéologie de la répression, on peut lutter contre mais les policiers auront toujours des tendances au racisme.
C'est pour cela qu'il y a des tribunaux, pour équilibrer la paranoïa des gardiens. Vous me direz que devant les tribunaux, les pauvres ont beaucoup plus souvent torts que les riches, mais on a pas encore trouver une façon de donner raison aux pauvres, sinon il n'y aurait plus de riches.
La particularité de cette loi, c'est de donner officiellement le droit aux policiers de faire ce qu'ils tentent illégalement de faire ailleurs. Les justifications sont les mêmes qu'on entend partout : il y aura moins de crime, moins d'attente dans les services de santé, moins d'enfants dans les écoles, donc nous payerons moins de taxes et nous serons en sécurité. Ce que cela ne dit pas c,est qu'une application rigoureuse de cette loi serait une immense catastrophe économique parce que les illégaux accomplissent tout les sales boulots sous-payés et que s'il fallait engager des travailleurs légaux, les coûts de production rendraient non-rentable des secteurs entiers de l'économie américaine, à commencer par l'agriculture. « Les raisins de la colère » sont toujours les raisins de la colère, même si Steinbeck a écrit ce livre en 1939.
Le vrai motif de cette loi, comme de la machine de répression des illégaux en Europe, c,est de créer suffisamment de pressions sur les illégaux pour que les coûts de production restent très bas, pour les empêcher de s'organiser et de se défendre, pour les maintenir dans l'esclavage.
Sauf qu'encore une fois, toute ces lois passent à coté du vrai débat. Les pays pauvres sont de plus en plus pauvres et seront de plus en plus pauvre tant que les forces vives de ces pays ne verront d'espoir qu'au Nord. Et y-a-t-il un espoir au Sud ? La soit disant aide internationale est très rentable pour le Nord, et les investissements faits au Sud reviennent très rapidement au Nord.
Réorganiser la répartition de la richesse passe par la disparition de la gestion privée du capital par les banques. C'est pas demain la veille.
Commentaires
courte note mise sur mon site perso en 2001.
La guerre.
Ceci est un site personnel qui présente mes peintures, mes dessins, mes poèmes, mes pensées. Ce n’est pas le lieu de discuter de la guerre qui a lieu en ce moment même. Pour ça, il y a la presse, les forums de discussion, et tous les albums de Jacques Tardi. Relisez Tardi !
Mais si je ne disais rien de cette guerre abjecte, si je ne mentionnais même pas son existence – certes les mots qu’on n’a pas prononcés sont les fleurs du silence, dit le proverbe japonais – je risquerais fort de me retrouver comme le poète Nâzim HIKMET qui écrit :
Je suis entré dans une ville
pour me promener dans ses rues
pour échanger des saluts avec ses hommes
mais il n’y a plus de rue pour y errer
il n’ y a plus personne pour répondre à mon salut…
Nâzim HIKMET (poète turc), 1963.
Poème sans titre, p. 239, extrait de :
« Il neige dans la nuit et autres poèmes.»
Collection Poésie/Gallimard.
La situation en France a comme "normalisé" ces horreurs.
Mais ça reste moche.
C'est bien pratique, quand même, ces immigrés. Il faut juste en virer quelques uns de manière très médiatisées de temps en temps pour faire bonne mesure... Pouah!
Je suis bien d'accord avec toi sur ce qui motive réellement cette chasse au faciès ! L'argent mène le monde hélas.
Océane--) casser le pouvoir des banques. Que l'État joue son rôle. ce n'est pas avec ton président employé de Paribas qu'on verra ça.
Bismarck--) un charter suffit à faire tenir les autres tranquilles. Sinon un malheureux incendie dans un hôtel.
Tili--) Oui, la normalisation du problème... tu éclaires ma réflexion d,une nouvelle façon.