Goldman et la Grèce

Dans les nouvelles économiques ce matin, Standard and Poor's décote la Grèce, et les méchants de Goldman sachs se font disputer par le sénat US. Et puis ?

Les bandits! C'est ce qu'on entend partout au sujet des dirigeants de cette grande banque. C'est vrai, ils ont vendu des produits alors qu'ils savaient pertinemment que c'était de la merde. En passant, les sociétés de cotation disaient que la merde que vendait la banque était un produit sûr.

Ce qu'on ne dit pas, c'est que la seule qualité qui entraine la progression dans les entreprises financières, c'est le rendement. Avant, il suffisait d'être d'une grande famille et d'avoir un diplôme d'une grande université mais maintenant il faut avoir des rendements exceptionnels. Pour avoir des rendements supérieurs aux autres, il n'y a que deux solutions, être très chanceux ou faire des manœuvres illégales. Comme on ne peut pas être chanceux tout le temps, au début on fait des transactions à la limite de la légalité, et comme les concurrents en font aussi, on traverse la frontière. Et c'est comme ça depuis les déréglementations de Reagan suivi par les déréglementations de Clinton et celles de Bush. Depuis 1985, ceux qui montent dans le secteur financier aux USA, le font parce qu'ils ont des rendements « exceptionnels ». 25 ans, c'est assez pour éliminer tous ceux à qui resterait un minimum de moralité. Ce n'est pas Goldman qui est en cause, mais un système qui ne favorise que les « mesures exceptionnelles ».

Les banques américaines investissent massivement que la Grèce ne pourra payer ses dettes. Les agences de cotations disent en conséquence que la Grèce ne pourra payer ses dettes et les taux d'intérêt montent au point que la Grèce ne peut pas payer sa dette. Les mêmes agences qui disaient que Goldman vendait des produits sûrs, alors qu'ils savaient très bien que c'était de la merde. Libre à vous de croire ces agences, mais ça vous coutera très cher.

Quand on vous parle de marché, vous savez maintenant que ça n'existe pas, parce qu'il y a des joueurs assez puissants pour le contrôler. Celui qui vous parle de marché vous ment et tente de vous voler. C'est aussi vrai pour le soit-disant marché du pétrole, le marché des métaux, le marché de l'emploi que le marché des capitaux.

Il s'engage un combat de la banque contre l'État. Comme les banques ont fait élire la plupart des dirigeants des États, (cf Paribas pour Sarko) c'est bien difficile de savoir qui va gagner. Mais vous pouvez être sûr que de toute façon, ça va vous couter très cher.