La Loi de l'Équilibre

Pour fêter les 4 ans du blogue, j'ai tenté de mettre en forme les idées qui ont animé mon écriture depuis le début. C'est un peu décousu, mais j'espère assez clair. Billet prêchi-prêcha.

Nous mourrons. L'idée de la croissance sans fin dans un espace fini est absurde en soi. Et si il y a une constante dans l'évolution de la Vie, c'est l'Équilibre. À chaque fois qu'une espèce végétale ou animale prend un avantage et élargit sa niche écologique, elle prépare son effondrement.

Il y a 7 milliards d’hommes sur terre. Grâce au charbon, en 1900, la population de la terre avait dépassé le milliard et demi, et l’économie du pétrole se mettait en place. En 1950, c’est plus de 2 milliards, maintenant que nous avons appris à transformer le pétrole en nourriture nous sommes 7 milliards.

Pour l’homme comme pour tous les animaux, c’est la disponibilité de la nourriture qui détermine la taille de la population. Ce qui a permis cette croissance rapide c’est en 1950, la révolution verte : l’utilisation massive d’engrais azoté. L’utilisation de ces engrais, c’est une façon de rendre comestible le pétrole. Et la grande peste noire, de 1350 a comme origine une baisse des températures qui a entrainé une importante diminution des rendements agricoles. Que se passera-t-il quand le pétrole deviendra plus rare ? En moins de 100 ans nous aurons dépensé la réserve de carbone que la terre a mis 500 millions d'années à construire.

Nous avons maintenant les outils pour contrôler les grandes épidémies. Les politiques et les scientifiques sont si conscients du danger qu'ils sur-agissent comme dans le cas du H1N1. Sauf que maintenant notre principale faiblesse vient de nos trop longs réseaux d'approvisionnement en eaux, nourritures, énergies, informations et d'élimination des déchets. Comme Rome, Tenochtitlan ou Tombouctou, nos très belles villes sur-protégées vont simplement mourir de faim, de soif et enterrées dans leurs merdes. La ville est peut-être devenue globale et mondiale, elle n'en est que plus fragile parce que nous surexploitons toutes les ressources de la terre, il n'y a plus de lieu de fuite, ni de porte de sortie.

Le premier constat: il n'y a plus de croissance possible. Il n'y a pas de sécurité dans l'accumulation des réserves surtout des réserves de monnaie parce que pour cela nous utilisons les réserves. C'est seulement en apprenant à partager ce qui reste qu'il y a un espoir de survie.

Simplement parce que le prédateur n’est pas au dessus de sa proie, il en est le serviteur. S’il ne surveille pas étroitement la santé de sa proie, c’est lui qui mourra. Pour maintenir l’équilibre, le prédateur ne doit prendre que ce qu’il y a de trop. Si le loup courait plus vite que le caribou, depuis longtemps il n'y aurait plus ni caribous ni loups. La lutte, c’est la lutte pour la vie contre la mort, et cette exigence est mortelle.

Je suis un marcheur de l’espace contre le temps. Je veux dire la Terre dans sa beauté, pour que l’Équilibre revienne. Le prix à payer sera terrible, mais c’est le prix de la vie.