Martin, Martinet

L'ours brun s'appelle Martin et l'oiseau petit Martin, c'est bien compliqué. Mais qu'est-ce que l'oiseau et l'ours ont en commun ?

Il y a une histoire d'un saint qui avait un âne qui s'appelait Martin et l'ours brun est venu et à manger l'âne, et le saint a obligé l'ours à porter son bagage et l'a appelé Martin. FAUX, ça n'a aucun sens, un ours ne tuera jamais un âne pour le manger. C'est un non sens, c'est un proie trop grosse et capable de se défendre. Il pourrait arriver qu'un ours tue un âne parce qu'il sent ( non pas se sent menacé mais sent) réellement une menace et encore je réussis mal à comprendre comment un âne peut sentir la haine, l'agressivité. Un âne peut très bien sentir la peur, et auquel cas, il ne sera pas attaqué par un ours, qui, se contentera de gronder pour le faire fuir s'il est trop prêt de la ouache. L'ours est omnivore et peut bien manger de la viande de temps en temps, mais ce n'est pas un chasseur. Il préfère les insectes et les poissons à la viande. Essayez d'imaginer un ours mangeant un lapin... alors un âne ? C'est ridicule.

Il y a cet histoire qu'en langue Normande, les oiseaux de la forme générale de l'hirondelle s'appellerait Martin, comme le martin pêcheur. Je vois mal le rapport. Le martin pêcheur qui ne vole que très rarement au dessus des 5 mètres n'a rien à voir avec le martinet qui peut aller chercher des insectes à mille mètres d'altitude.

Je regarde la danse magnifique des martinets dans le ciel. L'élégance du geste, l'efficacité merveilleuse, de cette oiseau qui a tant sacrifié pour être le plus grand acrobate de l'air. Oui,il a sacrifié ses jambes, la capacité de se poser et de marcher au sol. Il l'y reste des bouts de pattes qui lui permettent de s'agripper à un mur ou une falaise, mais il ne peut s'envoler à partir du sol. Dans une cheminée, sur une paroi verticale il pourra pousser du bout de ses ailes jusqu'à prendre assez de hauteur pour se jeter dans le vide et avec assez de vitesse repartir vers le ciel.

Sa vie se compose donc de quelques très longs vols de plusieurs mois. Il mange en vol, dors en vol, aime en vol et me dit que pour aller au bout de soi, il faut accepter de perdre des morceaux, s'alléger même de ce qu'on croit nécessaire. On ne traverse pas la vie sans blessure, et il reste le choix de vivre ces blessures comme une perte ou comme une victoire. Oui c'est bien une leçon de la vie, perdre de soi, c'est souvent gagner de la liberté.

Je dédie ce billet à un martinet mort dans un accident horrible. Dans sa course heureuse, il a frappé un hauban tenant une petite antenne de télé. C'est une mort fréquente pour les martinets. Mais celui-là a permis de me faire connaître PrincessH une dame avec un cœur tellement grand que c'est tout ce que l'on voit quand on la rencontre.