Mais comment font les oiseaux l'hiver?

Comment les oiseaux survivent aux grands froids...

La fin de semaine dernière, nous avons connu un vrai froid Montréalais. Un beau soleil, dans un ciel très pur, les vapeurs très blanches qui sortent des cheminées, et puis une grosse bande de moineaux qui se chicanent aux mangeoires, il n'y a pas de place pour tout le monde. Nous prenons un deuxième café pour profiter du magnifique spectacle, quand Loulou me demande : Mais comment font les oiseaux pour survivre quand il fait aussi froid ?

D'abord, ils sont très bien habillés du meilleur duvet. Vous avez payé une petite fortune pour cette veste en duvet plus ou moins jolie mais très chaude ? Les oiseaux eux en rajoutent simplement une couche. Par exemple, un moineau domestique aura autour de 3000 plumes durant l'été, et autour de 3400 durant l'hiver. Ce n'est pas moi qui ai compté, les ours ont des pattes trop grosses pour ce genre de travail, mais il y a des gens qui ont cette patience. Et puis ce qui garde chaud, ce n'est pas la plume comme telle, mais le petite bulle d'air que les plumes emprisonnent. C'est pourquoi le duvet de petites plumes très fines est nettement plus chaud. Vous avez déjà remarqué que, quand il fait froid, les oiseaux sont beaucoup plus gros. C'est simplement qu'ils gonflent les plumes jusqu'à devenir énormes.

Mais il faut quand même que le système de chauffage fonctionne. C'est peut-être l'aspect le plus intéressant de l'histoire : une grosse mésange de 10 grammes, peut manger, digérer et transformer en chaleur jusqu'à 5 grammes de graines dans sa journée! Un rondouillet moineau de 30 grammes, en mangera 10 sans problème. Imaginez la petite dame mangeant et utilisant 25 kilos de bidoche... quelle indigestion! L'efficacité du métabolisme des oiseaux est proprement stupéfiante. Si l'homme ne peut pas voler, ce n'est pas une question de puissance musculaire, c'est clairement qu'il n'est pas en mesure de nourrir ses muscles pour fournir un tel effort.

Ce matin, il fait un petit moins 5 confortable. Les oiseaux ont presque repris leur taille habituelle, mais ils continuent à piller les mangeoires dans la plus grande urgence. Il faut sans doute reconstituer des stocks de graisse pour la prochaine vague de froid. Il y a même un pic mineur qui s'active frénétiquement à épouiller l'érable des insectes qui s'y cachent. Lui-aussi a besoin de refaire sa graisse.

Plusieurs oiseaux meurent de froid. Il y a un équilibre entre le volume de nourriture qu'un secteur peut produire et le nombre d'oiseaux. Je vais tenir mes mangeoires bien pleines pour avoir la joie de les voir se chamailler à ma fenêtre.