Allons prêcher là où ça compte!

Dans un billet un ingénieur explique que le vrai problème des changements climatiques est en Chine et en Inde et que les curés habillés en vert comme moi devraient aller prêcher là-bas.

 

 

Oui l’argument porte. Ils seront bientôt 3 milliards de pauvres dans ces deux pays et ils n’ont qu’à continuer à être pauvres et mourir de faim, cela nous permettra de continuer à être riches sans avoir à nos poser de questions. Il y a aussi toute l’Afrique qui avec le réchauffement connaîtra des zones désertiques de plus en plus grandes et donc de très grandes famines. Il serait beaucoup plus simple de les bombarder tout de suite, ça leur évitera de souffrir en mourant lentement. Il y a aussi les Brésiliens qui détruisent l’Amazone et qui ne sont même pas capables d’avoir de gouvernements sans corruption, on les élimine et on fait une grande réserve naturelle pour capter le carbone.

 

Mais si nous sommes riches, c’est aussi parce que les pauvres en Chine et en Inde fabriquent pour des salaires de misère les gadgets que nous utilisons en Amérique du Nord. Il serait donc bien important que le carbone utilisé pour ses gadgets nous soit facturé à nous plutôt qu’à eux.

 

Je pourrais aligner des tonnes de chiffres qui démontrent que Nord-Américains consomment cinq à 10 fois ou même plus de carbone qu’un Chinois. Mais il n’est pas là le problème. Un riche chinois pollue autant qu’un riche américain. Un pauvre au Bengla Desh pollue 30 fois moins qu’un pauvre ici, mais un riche avec un jet au Bengla Desh fait autant de dégâts qu’un riche ici. Le problème c’est oui un peu la multitude de pauvres qui luttent pour ne pas mourir de faim, mais surtout les riches qui feront tout pour que les pauvres continuent de crever pourvu qu’eux restent riches.

 

Parce qu’il y a beaucoup plus de riches en Amérique du Nord qu’en Chine, je vais continuer à prêcher ici. Ce qui m’attriste, c’est que je ne réussirai pas plus à persuader les riches de cesser de tout détruire, que je réussirai à convaincre les pauvres qu’ils seraient mieux qu’ils meurent tout de suite pour qu’on puisse continuer à polluer.