Inquiétude du printemps

Il vente du sud… je les attends mais je suis très inquiet.

Il y a plusieurs nouveaux arrivants de lointain sud. Fidèle le roselin, le grimpereau brun, la coquine moucherolle, mais pas encore les hirondelles bicolores.

 

Cette famille d’hirondelle partage le terrain de la ouache depuis que j’ai installé pour eux la petite maison bleue. Comme cela fait plus de 40 ans, c’est probablement les petits enfants du couple original, mais cela ne change rien, je les attends toujours avec la même angoisse. L’an dernier, ils étaient arrivés le 22, mais comme il vente du sud, j’avais espoir…

 

j’ai vu une hirondelle au village hier, peut-être est-ce eux qui s’attardent un peu avant de commencer le dur travail de porter une nichée à l’autonomie… peut-être d’autres… après tout je ne peux pas être le seul qui a l’immense privilège et le bonheur d’avoir des hirondelles comme voisins. J’ai tant besoin d’elles et d’ailes.

 

Toutes ces années… il y en a eu de très difficiles, entre autres les trois années consécutives où les œufs cassaient sous le minuscule poids de la mère à cause d’un pesticide, et maintenant la tragique disparition des insectes qui fait les fera mourir de faim, bientôt dans 20 ans j’espère, mais probablement avant.

 

Je suis inquiet, il faut qu’elles reviennent. J’en ai besoin pour survivre… une énorme dépression provoquant bien des tornades remonte les USA. Elles sont trop intelligentes pour se laisser prendre par un tel piège, c’est cela sans doute qui les empêchent d’être là…

 

Parce qu’un monde qui ne laisse pas les hirondelles survivre, ne mérite pas de survivre non plus.