Lettre à la Fille du Père Noël

Encore un texte de circonstance que j'aime beaucoup 

Chère Isabelle,

 

Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je ne suis que le modeste gardien de la zone Nord du château de ton père. Mais cette année, en plus de mes tâches habituelles de protection et de faire peur aux importuns qui voudraient approcher de chez toi, j’ai le mandat spécial de bien surveiller et de te ramener dans la grande salle, dès que je te verrai, dès que tu reviendras… si tu reviens…

 

L’Été a été trop chaud, et nous avons eu des temps bien difficiles. Le château a un peu fondu, et il y a des murs qui rondissent. Le plafond du salon des lutins s’est même effondré. On a réparé comme on a pu, mais promis dès février, après le grand repos, on va reconstruire encore plus beau qu’avant. Il y a eu aussi une inondation dans le jardin d’hiver de la Fée des Glaces, cela a fait une belle patinoire entre les sapins, mais la Fée a perdu sa collection de fleurs, surtout les si belles sarracénies… mais à quoi ça sert d’avoir des fleurs si tu n’es pas là.

 

Capussotte, la souris responsable de nettoyer les vitres de ta chambre, me dit qu’elle ne le fait plus, que ça ne sert à rien de regarder dehors, si elle ne te voit pas. Ton miroir a tellement pleuré qu’il ne reflète plus que des ronds et des vagues. Et puis Huiziline, celle chargée de faire les chocolats, me demande si c’est à cause d’elle que tu es partie. C’est vrai que son chocolat ne goûte plus pareil depuis que tu n’es pas là.

 

Ça va très mal au château. C’est comme s’il n’y avait plus de direction. Comme si ton papa ne s’occupait plus de la bonne marche des affaires. Je ne sais pas, je ne suis qu’un modeste gardien et je n’ai pas accès au grand conseil, mais je crains que si tu ne reviens pas, il n’y ait pas de Noël cette année.

 

Je sais qu’avec toutes ses responsabilités, ton Papa n’a pas été très présent pour toi. Il a trop travaillé et que le 25 après le grand voyage, nous sommes trop fatigués pour faire la fête. Tellement fatigués qu’on a plus le goût de pleurer que de fêter.

 

N’en doute pas, Noël, c’est pour toi. Il n’aura pas de joie sans toi. Je t’en prie reviens.

 

Espérant toujours être ton ours préféré