A LA SOUPE!

C’est l’heure, en plus vous avez faim depuis un bon bout de temps. Vous entendez la phrase magique : « À la soupe! » immédiatement les borborygmes couvrent les conseils de prudence de votre cerveau. Pire vous ne pouvez lui répondre, vous avez trop de salive dans la bouche. Ah! Le grand plaisir de foncer à table…

C’est la réaction normale du bipède sans plume. Mais pour Ursus Maritimus l’appel au dîner sonne différemment. Directement de la mer du Labrador, c’est avec la plus grande joie que je vous fais entendre le son le plus agréable qu’un ours peut entendre.

Le repas se présente généralement par bloc de 50 kilos de viande enveloppée d’une trentaine de kilos de gras très doux et très bon, et dans un sac de poil. À cause du gras, ça se pèle à peu près comme une banane et on accède tout de suite au bonheur. D'ailleurs, ce gras se dit en Inuktitut, « Nanitsiaq » traduction : ce qu’il y a de meilleur.

Pour ceux qui n’auraient pas deviné, je parle évidemment du phoque. Il y en a vraiment beaucoup cette année, et il suffit d’écouter un peu les mers du Nord pour entendre ce chant si appétissant.

Je vous en mets un petit bout pour que vous puissiez vous aussi partager mon bonheur. Il y a des notes graves dans l’enregistrement. C’est un rorqual commun qui chante. Soyons clairs, à l’origine c’était le chant du rorqual qu’on voulait entendre, mais il y a tellement de phoques qu’on entend pratiquement qu’eux. Vous remarquerez qu’ils étaient près des micros, mais qu’ils s’en vont assez rapidement probablement à la poursuite d’un banc de morues.