Moukmouk de Pohenegamouk

J'avais surtout envie de lui montrer la magnifique collection de Pinjing (les bonsaï chinois) de ce jardin, et particulièrement une pièce gigantesque, don de la ville de Shanghai, une oeuvre de plusieurs siècles, et qui est du niveau de la Joconde où de la Vénus de Milo. Mais il était trop tot dans la saison et le pavillon est encore fermé. Alors nous sommes allés à la rencontre des oiseaux.

Un temps idéal pour les oiseaux, les feuilles ne sont pas encore vraiment ouvertes mais beaucoup de petits oiseaux sont arrivés des lointains sud et comme il n'y a pas foule on entend très bien ceux messieurs à plume mettre en place le discours amoureux qu'ils auront à défendre dans les prochains jours. C'est que, vous le savez, les ours entendent beaucoup mieux qu'ils ne voient et si je devine aux mouvements qui est où, c'est à leurs voix que je reconnais les membres du peuple à plume.

Nous revenions lentement vers la sortie, quand je l'ai vu. Juste assez à la vue pour dire aux prédateurs éventuels qu'il veille, mais tellement immobile qu'il faut un peu de chance pour le remarquer. Un terrible épervier de coopper, un des plus efficaces prédateurs sur terre. Pas un son, il ne crie que pour terroriser ses proies ou pour dire son amour.

Sa dame était sans doute au nid. Mais inutile de la chercher, c'est un des nid les mieux cachés de la forêt. On peut bien passer à quelques pieds sans rien voir. Le rusé corbeau sait lui où est le nid, alors il faut que le gardien veille.

Allez voir cette photo, nettement meilleure que tout ce que j'aurais pu faire. Je n'ai pas pu rejoindre l'auteur pour obtenir les droits, alors je vous mets le lien.

Il est tout à sa tâche. Et ne s'émeuvera pas que nous le regardions de longues minutes. Il me donne beaucoup d'espoir. Si les hommes sont trop stupides pour garder et protéger leurs monde. Il reste un gardien. Ce n'est pas sa force qui sauvera cette petite planète mais sa beauté, qui dit la Beauté du Monde.

Merci Miss Lulu pour ce magnifique après-midi. Une rencontre précieuse, je tenterai d'être fidèle à ce souvenir, comme l'épervier à sa tâche.