Une petite décharge nucléaire

Il y a pas qu'en Amérique que les déchets radioactifs sont ignorés. Connaissez-vous la ville de Gueugnon?

Coincer Jean-Louis Borloo en lui présentant des déchets radio-actifs provenant d'un terrain accessible à tout le monde, c'est un bon coup de France3. 225 000 tonnes de déchets radio-actifs qui proviennent d'une usine de traitement d'uranium désaffectée, Borloo va mettre une belle clôture et il n'y aura plus de problème. Quand j'étais jeune, une clôture était pour moi une invitation à découvrir le monde qu'il y a de l'autre coté. Sans doute, les jeunes continuent à faire des trous dans les clôtures, parce que derrière, il y a des endroits merveilleux pour jouer, pour se bécoter et maintenant pour développer des cancers.

Il est justement là le problème du nucléaire, la banalisation. Il y a des commissions de sécurité, des protocoles complexes et étanches, des milliers de pages de procédures et de modes de fonctionnement. Il y a des humains qui dirigent ces organisations, il y a des actionnaires qui demandent de réduire les coûts et des exécutants dans la chaine de production qui n'ont jamais lu les milliers de pages de procédures et de modes de fonctionnement.

Il est très facile de faire la preuve que l'industrie du nucléaire est sécuritaire. Sauf que ce sont des humains qui gèrent les opérations de cette industrie, c'est une raison suffisante pour avoir peur. L'erreur est humaine, même quand cette erreur tue des milliers de personnes comme à Tchernobyl comme à Three-Miles-Island.

En décembre 2007, le Canada a frôlé une catastrophe équivalente quand le Commission canadienne de sûreté nucléaire a fermé le réacteur de Chalk River. Un réacteur très complexe dont la première fonction n'est pas la production d'électricité, mais une bonne partie des isotopes radio-actifs utilisés en médecine nucléaire à travers le monde. Une grande catastrophe pour la réputation du Canada qui ne respecte pas ses contrats de livraison. Si le réacteur avait fondu, je pense que la catastrophe aurait été encore plus grande.

Il est là le problème, malgré toute la sécurité, il y a des humains qui gèrent ces équipements. Il y a beaucoup trop de preuves que nous ne pouvons jamais faire confiance aux gestionnaires, il n'y a que les résultats financiers qui les intéressent.