GM à qui la faute?

Si GM est en faillite c'est que ça coute plus cher de produire chez GM que chez Toyota. C'est donc la faute des travailleurs et des maudits syndicats. En êtes -vous bien sûr?

Cette semaine General Motor et Chrysler ont déposé les plans de restructuration qui doivent leur permettre de retrouver la rentabilité. Un plan qui sera négocié avec le gouvernement des USA d'ici le 31 mars. En exercice fort difficile qui chez GM seulement, impliquera la disparition de 31 000 emplois, la fermeture d'au moins 9 usines et la fin de nombreuses marques dont Hummer, Saturn, Pontiac et Saab. Opel risque de se rajouter à cette liste, cette semaine.

Tout le monde s'entend pour dire qu'il ne suffira pas de couper et recouper pour combler le trou de vingt milliards chez GM. Il va falloir trouver une façon de retrouver la clientèle perdue. De nouvelles voitures moins gourmandes en énergie et surtout moins chères à produire. Pour cela il faut entre autres, diminuer les coûts de production.

Aussi CNN titre: « une compagnie qui perd 20 milliards n'a pas les moyens de payer 5 milliards en assurance maladie pour ses employés ». CNN aurait pu ajouter que GM n'a pas non plus les moyens de payer 5 milliards pour les retraites. Voilà donc le noeud du problème: ce n'est pas tant le salaire horaire des travailleurs qui pose problème mais l'ensemble des « avantages sociaux » qui ont été négociés avec les années.

Dans un pays comme les USA où il n'existe pas de système public de santé, ce sont les entreprises qui payent les assurances santé des travailleurs et si l'entreprise fait faillite, il n'y a plus d'assurances, et plus de retraites.

Voilà le difficile choix des United Auto Workers : ou bien vous abandonnez vos droits à une assurance santé et une retraite, ou la compagnie fait faillite et vous perdez votre assurance santé et votre retraite.

Le problème de cette logique est d'expliquer la crise de l'industrie américaine de l'auto non pas par une mauvaise analyse marketing et par une gestion farfelue, mais parce que ces travailleurs trop gâtés, trop payés, incapables de fournir une vraie journée de travail et qui veulent conserver tous leurs privilèges.

Pourtant, avec le mode de gestion qui existe dans cette industrie, ça fait très longtemps que la plus grande partie de la production se fait en sous-traitance, l'entreprise ne gardant que l'assemblage à l'interne. Avec comme résultat : les salaires et avantages des cols bleus de General Motor ne compte que pour entre 7 et 16% (selon les différentes études) du coût de vente du produit. Autrement dit une coupe très sévère de 20% des revenus des travailleurs, ne représenterait au mieux qu'une diminution de 3% du prix final... rien pour relancer les ventes.

Changer le système de gestion de General Motor? Allons c'est impossible, la majorité des écoles de gestion enseignent que c'est de loin le système le plus performant qui a été mis en place depuis qu'il y a des humains qui font de la gestion. Est-ce que les universités pourraient se tromper?