Pas de nouvelles au G8

Les changements climatiques étaient à l'ordre du jour des rencontres de l'Aquila cette semaine. Presque rien de neuf, on s'en doute.

Dieudeschats a bien raison de s'inquiéter. Tili aussi, la survie des enfants qui naissent maintenant est menacée par les changements climatiques et par la merde industrielle que la machine folle de la croissance économique produit. Il ne s'agit plus de prophètes de malheur criant dans le désert, mais bien d'évidences dans ce qui nous entoure.

Pendant ce temps, les chefs d'État, papotent, discutent, négocient comme s'il s'agissait de se partager du minerai ou des céréales. Comment en obtenir le plus de l'autre en n'en faisant le moins possible. La pression est trop forte, ils doivent dire quelque chose alors on promet une entente pour limiter la croissance de la température moyenne de 2 degrés ( en ayant comme base 1990). Bravo, bravo, clap, clap, clap, mais comment ? On vous dira ça à Copenhague.

Malheureusement, cet objectif est déjà pratiquement inatteignable. Les effets de rétro-actions enclenchés en Arctique vont peser très lourdement dans la balance. Il faut dès maintenant commencer à réduire la pression qu'exercent les GES. Pour cela, rien de plus simple, on ferme les centrales électriques au charbon, on ferme la production de pétrole synthétique à partir des sables bitumeux. On taxe l'utilisation des énergies fossiles et la production de viande à partir de céréales. Et surtout on accélère la plantation d'arbres particulièrement dans le Sahel.

Ce simple plan entrainera une réduction de la production mondiale d'au moins 20% surtout pour les plus riches. Il y aura aussi une plus grande disponibilité de céréales sur le marché donc baisse de prix ( par contre pour la viande le prix va au moins doubler) pour les plus pauvres. Il y aura aussi une forte diminution de consommation dans les pays riches, et la Chine subitement n'aura plus besoin de construire une nouvelle centrale électrique par semaine.

Oui, cela veut dire aussi des famines dont on ne peut mesurer l'ampleur, mais ce sont les mêmes famines qu'il faut prévoir si on ne fait rien. Notre petite Planète est rendue à bout, il n'y a plus de croissance possible, et il n'y a pas de sortie de crise qui passe par une croissance. La croissance, c'est simplement une façon d'atteindre le mur plus rapidement.

Nos chefs d'État ont été élus parce qu'ils sont des spécialistes de la croissance, parce qu'ils ont promis plus de croissance que leurs adversaires. Tous les jours les bulletins d'informations à la télé vous parlent de la croissance économique comme s'il s'agissait d'une vertu et la décroissance comme du plus grand malheur. J'espère que ces grands hommes s'apercevront qu'il faut maintenant changer de cap avant qu'il ne soit trop tard.

Maintenant, le plus important, l'action immédiate à prendre c'est de crier, aux chefs d'État comme à tout le monde :

IL N'Y A PLUS DE CROISSANCE POSSIBLE.