Taxer les bouteilles d'eau

Il y a une campagne au Québec visant à taxer les bouteilles d'eau. Ça vaut la peine d'y penser.

La Fédération des Médecins Spécialistes du Québec (FMSQ) lance une grosse campagne de pub qui visent à démontrer que nous avons les moyens de les payer davantage. Pour des gens qui font dix fois le salaire moyen, je trouve ces revendications pour le moins audacieuses. Surtout quand en même temps on fait du chantage en disant que si vous ne nous donnez pas plus d'argent, nous allons quitter pour les États-Unis. Les conditions de travail ici sont incomparables et ils ne quitteront pas. Ils avancent entre autre l'idée d'une taxe de 20 cents sur le milliard de bouteilles d'eau à remplissage unique vendues au Québec.

Taxer pour limiter l'usage, taxer le vice, c'est une idée très populaire en Amérique. Oui, les bouteilles d'eau sont un vice, un danger énorme pour l'environnement ( un milliard de bouteilles d'eau c'est une vraie montagne de merde) et ça dégage des tonnes de bisphénol A dont j'ai souvent parlé.

Sauf que le problème, ce sont les contenants à usage unique. Nous avons un très bon système de consigne au Québec. On paye un montant au moment de l'achat qui nous est remboursé quand nous ramenons le contenant vide au point de vente. Pourquoi ne pas inclure les bouteilles d'eau dans ce système ? On m'objectera qu'on ne peut pas stériliser et réutiliser ces bouteilles parce que ça serait dangereux pour la santé. Mais les bouteilles sont déjà dangereuses pour la santé, un peu plus un peu moins, je ne vois pas la différence.

Probablement cela forcerait les distributeurs à faire des bouteilles qui sont réellement à usage multiple, et éviterait que nous soyons enterrés sous les bouteilles de plastique.

Taxer et imposer une consigne ? Oui, c'est plutôt une bonne idée. Il faut faire diminuer le volume de ces déchets très dangereux. On pourrait penser interdire, mais si les riches veulent réduire leur fécondité avec l'eau en bouteille, pourquoi les en priver ?

En passant, la FMSQ devrait se choisir un président qui fait moins de 200kilos. Je trouve qu'il n'a vraiment pas l'air de faire pitié ni de nécessiter une augmentation de revenu, et puis dans le contexte de paranoïa à l'obésité, ça fait désordre.