Long vie aux grands chats d'Amérique
samedi 5 mars 2011, 17:07 Nouvelles du Nord Lien permanent
Cette semaine, le N-Y Times annonce la disparition du couguar. J'ai eu un gros doute... Ce matin, un autre papier du même quotidien dit qu'il est bien présomptueux de penser que le couguar est disparu. Je suis bien d'accord, quand on parle du maitre de la dissimulation et du camouflage, qui peut savoir de façon certaine qu'il est là ou qu'il n'y est pas ?
Au Québec, il n'y aurait pas eu de témoignage fiable de contact avec un couguar depuis 1938, à quelques exceptions près dont en 2009 où une expédition de scientifiques traquant le dindon sauvage a vu un couguar traverser un champ d'un boisé à l'autre. Chaque année, des amis chasseurs rapportent avoir vu des traces de couguars, certaines très fraiches. A chaque fois, cela déclenche de furieux débats parce qu'il est bien difficile de faire la différence entre une trace de lynx dans la neige et une trace de couguar. Pourtant un lynx fait rarement plus de 14 kilos alors qu'un couguar peut en faire 80, et la longueur et... et... mais ils ont la même patte carrée.
Peut-être vous souvenez-vous que j'ai passé plusieurs heures totalement attentif au moindre bruit de la forêt, à coté d'un lynx, sans que je ne l'aperçoive. Il a juste volé le lièvre dont je tentais d'enregistrer le chant d'amour. J'appelle le lynx : le fantôme, alors qu'est-ce qui pourrait être encore plus discret qu'un fantôme ? Un couguar. On peut très bien passer à deux mètres d'un couguar sans le savoir. De plus comme il a l'intelligence de fuir les humains comme la peste (la peste me semble moins dangereuse que les humains) nos chances de la voir se réduisent à presque rien.
Comme la plupart des chats, le couguar chasse à l'affut. Il s'installe sur une petite hauteur, où il pourra se camoufler et entre dans cet état bizarre entre l'éveil et le sommeil, du chat qui attend. C'est comme s'il voulait disparaître au point que la proie ne peut même pas sentir sa pensée. Et quand le cerf de virginie passe à sa portée, il tombe dessus comme le tonnerre, un coup de patte cassant le cou. La mort est quasi-instantanée. Il traine alors sa proie pour la mettre à l'abri, mange rapidement ce qu'il lui est nécessaire et disparaît à nouveau.
Et tout comme le loup et les autres grands prédateurs, les couguars pratiquent certainement un très rigide contrôle des naissances. Animal très solitaire, les couples ont de la difficulté à se former et le mâle tue souvent les petits pour éviter que la population se ne développe.
Je reste persuadé qu'il y a des couguars dans l'est de l'Amérique et puis j'aimerais tant enregistrer les chants d'amour de ces gros chats.
Commentaires
Dis moi, Mouk, on parle souvent de l'extinction de certaines races d'animaux et à chaque fois, c'est un bout de notre planète qui meurt. Peux-tu me dire si dans le même temps apparaissent de nouvelles espèces d'animaux ?
Et puisque j'y suis, tu parles "d'amis chasseurs" à mes yeux, seule la chasse pour se nourrir prend du sens et il y a longtemps que plus personne ne chasse pour se nourrir. Alors, ça m'étonne que tu parles d'amis chasseurs et je suis sûre que tu dois avoir une explication pour ça. Je me trompe ?
C'est ça, il a raison, pour survivre, il faut savoir se faire oublier, passer inaperçu. Tout n'est pas perdu. Peut être. Bises, et j'attends avec impatience (tu as jusqu'à la fin du mois) ton devoir de géographie.
Mère castor--) et le couguar sait très bien se cacher. tant mieux pour lui. je commence à me construire une idée pour le devoir.
Constance--) oui de nouvelles espèces apparaissent. Mais le processus est assez lent. Alors que présentement nous sommes à une période très rapide de disparitions d'espèces la 6 ou 7ième depuis le début de la vie. Mais celle-là est d'une rapidité qui n'a rien à voir avec les autres.
par exemple celle du crétacé qui a vu la fin des dinosaures a quand même duré 50 000 ans au moins alors que la notre se passe en moins de 100 ans.
Pour vivre heureux, vivons cachés. J'espère que le couguars l'ont compris et n'ont pas disparu...
"Pour vivre heureux, vivons caché" l'homme qui a dit ça (Pierre Claris de Florian, fabuliste) est né dans mon village. Ca ne s'invente pas.