Long vie aux grands chats d'Amérique

Cette semaine, le N-Y Times annonce la disparition du couguar. J'ai eu un gros doute... Ce matin, un autre papier du même quotidien dit qu'il est bien présomptueux de penser que le couguar est disparu. Je suis bien d'accord, quand on parle du maitre de la dissimulation et du camouflage, qui peut savoir de façon certaine qu'il est là ou qu'il n'y est pas ?

Au Québec, il n'y aurait pas eu de témoignage fiable de contact avec un couguar depuis 1938, à quelques exceptions près dont en 2009 où une expédition de scientifiques traquant le dindon sauvage a vu un couguar traverser un champ d'un boisé à l'autre. Chaque année, des amis chasseurs rapportent avoir vu des traces de couguars, certaines très fraiches. A chaque fois, cela déclenche de furieux débats parce qu'il est bien difficile de faire la différence entre une trace de lynx dans la neige et une trace de couguar. Pourtant un lynx fait rarement plus de 14 kilos alors qu'un couguar peut en faire 80, et la longueur et... et... mais ils ont la même patte carrée.

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Peut-être vous souvenez-vous que j'ai passé plusieurs heures totalement attentif au moindre bruit de la forêt, à coté d'un lynx, sans que je ne l'aperçoive. Il a juste volé le lièvre dont je tentais d'enregistrer le chant d'amour. J'appelle le lynx : le fantôme, alors qu'est-ce qui pourrait être encore plus discret qu'un fantôme ? Un couguar. On peut très bien passer à deux mètres d'un couguar sans le savoir. De plus comme il a l'intelligence de fuir les humains comme la peste (la peste me semble moins dangereuse que les humains) nos chances de la voir se réduisent à presque rien.

Comme la plupart des chats, le couguar chasse à l'affut. Il s'installe sur une petite hauteur, où il pourra se camoufler et entre dans cet état bizarre entre l'éveil et le sommeil, du chat qui attend. C'est comme s'il voulait disparaître au point que la proie ne peut même pas sentir sa pensée. Et quand le cerf de virginie passe à sa portée, il tombe dessus comme le tonnerre, un coup de patte cassant le cou. La mort est quasi-instantanée. Il traine alors sa proie pour la mettre à l'abri, mange rapidement ce qu'il lui est nécessaire et disparaît à nouveau.

Et tout comme le loup et les autres grands prédateurs, les couguars pratiquent certainement un très rigide contrôle des naissances. Animal très solitaire, les couples ont de la difficulté à se former et le mâle tue souvent les petits pour éviter que la population se ne développe.

Je reste persuadé qu'il y a des couguars dans l'est de l'Amérique et puis j'aimerais tant enregistrer les chants d'amour de ces gros chats.