Thérolinguistique : Structure
mardi 27 février 2007, 17:22 General Lien permanent
J’écoutais hier un violoncelliste répéter et répéter un passage d’une suite de Bach. Il cherchait les points d’appui, la structure interne, la logique de l’œuvre, quand la voix de Nokosa s’est mise à chanter dans ma tête.
Félix qui potuit cognescere causas. Heureux qui peut connaitre les causes. Voilà la recherche de Bach. Il y a Dieu, la cause première et toute réalité découle par la causalité. Tout est à cause de Dieu et retourne à Dieu.
Les gens de son époque n’ont pas compris, et l’ont classé parmi vieux barbons du contrapuntique qui voulait retarder l’apparition de la musique ordonnée qu’on dira « classique », Haendel, et plus tard Haydn et Mozart. Bach au contraire c’est la mécanique de Descartes, et surtout la musique des sphères Kepler et le dieu facteur d’orgues de Kircher. Oublier cela et on ne comprendra jamais la passion de la raison qui conduira à la Révolution Française.
Que me chante Nokosa? Qu’a-t-elle à opposer à Bach? Pour elle, il n’y a pas de causes. Au contraire, ce sont des réseaux de forces qui s’affrontent et forment une structure, jusqu’à ce que cette structure éclate et qu’un nouvel équilibre de forces se réalise. C’est encore l’opposition du temps et de l’espace. Les causes impliquent la succession le temps comme élément déterminant. Par contre les structures de Nokosa, ne voit le temps que comme l’apparition d’une « catastrophe » dans l’espace. Une catastrophe est un évènement, il est ridicule de le décrire comme bon ou mauvais.
Cette différence entre « La musique des Sphères » et « le chant de la Beauté du Monde » c’est la différence entre le monde tel qu’il est et le monde idéalisé.
Dommage, je n’ai pas la subtilité des émotions de Nokosa pour dire le Monde. J’espère que vous aimez ma tentative.
Commentaires
Si je t'entend bien, le réchauffement climatique n'a pas de causes, la disparition probable des nombreuses espèces, dont peut-être Nokosa, n'est une catastrophe qu'au sens événementiel ... Pas de quoi s'en indigner.
Ou bien, j'en ai raté un bout?
Anita--) C'est que le problème est plus complexe, il n'y a pas qu'une cause. Il y a des tas de causes qui sont inter-reliées. Pour faire exemple, une nouvelle espèce entre dans un éco-système. Y introduire un prédateur ne changera pas le problème, l'ensemble de l'éco-système aura à trouver un nouvel équilibre. Oui, s'indigner parce que c'est un moteur de changement. Les ours polaires disparaissent, s'indigner n'y changera rien, sauf que si on ne s'indigne pas l'homme risque fort d'y passer aussi.
Arghhh, fausse manip avec ce foutu captcha (que la gidouille ubique lui pousse une furonculose verte) et mon message, brillant, argumenté et tout est passé à la trappe. Bon je bascule sur le mail, pour pas lasser.
Mais quand même cher Ours, je t'entend bien, mais dire qu'il n'y a pas de causes, ce n'est pas la même chose que de dire qu'il n'y en pas SEULEMENT une.
Le monde-selon-Nokosa me paraît tout aussi idéalisé que la musique de Bach...
Bon moi je crois qu'Anita est quelqu'un de drôle et d'intelligent.
Très humblement je m'interroge : la thérolinguistique ? Peux-tu m'en dire plus s'il te plait Moukmouk ?
Oxygène: l'étude des langues des animaux sauvages. C'est un terme qu'a proposé Ursula Le Guin, mon auteur préféré. Et comme tu t'en doutes un domaine où je travaille beaucoup.