Un ami pour Platon
vendredi 9 mars 2007, 19:25 General Lien permanent
Vous avez remarqué sans doute, les chiens aiment les rituels. Répéter les mêmes gestes, leur procurent un réel plaisir.
Ainsi quelque soit l’urgence, lors des sorties, Platon sent le premier lampadaire, s’arrête au premier arbre, mais ce n’est qu’au deuxième qu’il soulage sa vessie. Après, il se secoue violemment faisant claquer plusieurs fois sa plaque d’identification sur son collier. Petite pause, il me regarde. Et là, depuis quelques jours, je prends conscience que le bruit du collier se répète.
Dans le brouhaha de la ville, il est assez difficile d’entendre ce bruit somme toute assez discret. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est qu’hier après midi et ce matin, Platon a fait une pause, a regardé dans l’arbre, j’ai entendu l’écho et après il s’est secoué comme en réponse à l’appel. Je lève rapidement la tête pour voir un étourneau sansonnet se cacher dans les branches.
On dit de l’étourneau sansonnet qu’il pisote. Ne pas confondre avec pissoter, les oiseaux n’urinent pas, ou plutôt l’urine est mélangée avec les selles. C’est ridicule de limiter un vocabulaire aussi étendu et une telle richesse de son à un seul terme. Ce serait comme de dire de l’humain qu’il parle, alors qu’il (par ordre alphabétique) bavarde, cause, converse, devise, dialogue, discute et papote. Selon son humeur il peut aussi babiller, bavasser, blablater, jacasser, jaspiner, parloter, placoter et même discourir.
Si l’étourneau n’est pas aussi habile que les moqueurs, il demeure un imitateur de première qualité. Je sais, les urbains n’aiment pas les étourneaux. Ils prétendent que ces oiseaux salissent tout. Personnellement, je trouve que les urbains sont franchement difficiles à battre sur ce terrain, et que s’il faut s’en prendre à quelqu’un qu’on commence par le miroir.
Je crois plutôt que l’urbain est tout à fait conscient de la très grande intelligence de cet oiseau, et qu’il n’aime pas la concurrence. L’étourneau aime la ville, parce que les humains laissent trainer de la bonne nourriture, et qu’il est très facile de s’y nourrir. Et aussi parce qu’il y a plein de trous, de cavités partout pour faire de beaux et grands nids, alors qu’en forêt il y a une réelle compétition pour les cavités dans les arbres. Les étourneaux adorent les grands nids, et s’ils ont de la place, peuvent faire des structures allant jusqu’à un mètre de diamètre. Ils n’en habiteront qu’un petit coin. Je pense que c’est une façon pour les males d’attirer les femelles, le genre : viens voir ma belle maison de campagne.
Mais qu’est-ce qui pousse un étourneau en particulier de tenter un dialogue avec un chien? Je ne sais pas. Platon sent surement l’amitié aussi fort qu’un cassoulet, mais quand même. Je vais tenter d’enregistrer le bruit, et peut-être aussi de devenir l’ami de cet oiseau si intelligent.
Commentaires
Les étourneaux sansonnets sont de très amusants voyous, avec un fort beau plumage.
L'hiver, je ne sais pas où ils dorment mais l'été, ils ont élu comme dortoir les bambous de mon voisin. Ouf merci, pas chez moi pour une fois, mais je profite d'un vrai spectacle avant la tombée de la nuit : les voir tournoyer, tournoyer, puis s'abattre comme des tornades en plusieurs fois.
J'ai l'impression qu'il y en a une petite centaine, je peux te dire qu'ils font un sacré vacarme, chacun devant défendre sa place j'imagine, ou marquer leur territoire. Des fois le voisin est excédé... mais ils reviennent toujours.
Ils se moquent de moi. A chaque fois que je veux en prendre un en photo, ils s'envolent.
si je me souviens bien des épisodes précédents il s'agit sûrement d'une dame sansonnet.
si un jour je peux avoir la chance d'avoir un chien je crois que je l'appellerai Platon ce chien est fantastique!
En tout cas, il a l'air plus malin que le Socrate félin de ma soeur...
Les étourneaux, ces oiseaux qu'on tente de chasser des villes en faisant revenir des rapaces, des prédateurs. Ils me sont bien plus sympathiques que les pigeons, en tout cas (je parle des étourneaux, hein!).