Reprise speciale: politique
jeudi 9 août 2007, 19:50 General Lien permanent
J'ai promis un texte, mais je suis plutôt très occupé. Mais j'ai écrit un truc il y a 3 ans, et je n'ai pas grands mots à changer. Kozlika l'avait publié. Je sais nous avons tous eu un été pourri sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Mais cela ne change rien au tendance à long terme.
Pris dans la tourmente de la Conférence sur les changements climatiques, j'ai peur. Il y a 10 ans je me battais pour mes petits-enfants, il y a 5 ans c'était pour mes enfants, maintenant je sais que pour moi il est trop tard. Le Nord tel que je l'ai aimé n'existe plus. Nous avons tous tenté de diminuer notre consommation d'énergie. Malheureusement cela ne suffira plus. Il faut aller au niveau politique. Encore un cri. Je crie tellement souvent que cela risque de ne plus être entendu, mais pourtant je pense que c'est absolument nécessaire de parler. La récente vague de froid en Europe, n'est pas un incident climatique ordinaire, la baisse rapide du débit du Golf stream qui en est la cause. J'espère qu'on le dira haut et fort.
Le 7 décembre dernier, Mme Sheila Watt-Cloutier, président de la Conférence circum-polaire inuit, et mère de tous les clans de ceux de l’Arctique, a déposé des plaintes à la Commission Inter-américaine des Droits Humains, contre les USA, décrivant le génocide qu’exerce ce pays contre les peuples inuit. D’après le texte déposé, le mépris de l’écologie de la terre, le refus de collaborer avec les autres nations à réduire l’impact des changements climatiques conduit directement à la disparition des peuples Inuit. Le citoyen moyen des USA consomme 4 fois plus d’énergie qu’un Français, 20 fois plus qu’un habitant de l’Inde, 110 fois plus qu’un Africain. Il n’y a pas trop d’habitant sur la terre… Les USA ont encore aujourd’hui refusé de considérer toute action pouvant nuire à leur niveau de vie ou à leur statut de super-puissance. C’est un acte de guerre, une volonté claire de détruire l’environnement de la petite terre. Pour nous, les humains et les ours du Nord, il est trop tard. Nous ne survivrons pas. Mais j’espère que notre disparition servira à vous montrer le danger au quel vous êtes confronté. Après l’Arctique, la prochaine victime sera probablement l’Europe victime d’hivers extrêmement rigoureux et d’étés torrides et secs. Et puis les plaines côtières des tropiques, les grandes rizières seront détruites par le rehaussement des océans. Deux actions sont immédiatement possibles. Lutter par tous les moyens contre les subventions agricoles, qui permettent à l’agro-industrie d’imposer des modes de production insoutenable, et boycotter tous les produits made in USA, surtout les films et les produits dit culturels. L’Europe très généreuse, donne 9 euros par citoyen africain en aide diverse. Par contre elle subvention 100 fois plus chaque bœuf qu’il y a sur son territoire. C’est cela qui empêche l’Afrique d’avoir une production alimentaire concurrentielle et l’appauvrit. C’est cela aussi qui fait que l’agriculture européenne produit plus de gaz à effet de serre que le transport et le chauffage réuni. Aux USA c’est encore pire. A la guerre que nous imposent les USA, il nous faut réagir. Cela ne sert à rien de sortir les chars, cela ne ferait qu’ajouter aux dégâts. Arrêtons de consommer les produits made in USA.
Commentaires
Rien à voir avec ton texte.. (sorry), juste un petit bonjour de la Bretagne, en passant.
Plus très connectée à internet, vacances obligent Mais je me rattraperai en rentrant (et j'ai de la lecture en retard déjà, on dirait !)
Bises.
Il faudrait que je fasse le tri des produits états-uniens que j'achète encore. Directement, il n'y en a plus. Mais indirectement je ne sais pas. Ça c'est pas si facile à savoir. Mais tu as raison, tu as raison, d'ailleurs ce n'est pas comme si on n'en avait jamais entendu parler... toi tu vois ces grands changements se dérouler sous tes yeux, moi aussi à ma façon, même si ici c'est plus protégé.
Oui, sauf que le boycott une fois encore, ça devrait être au gouvernement à l'imposer. Parce que moi, je n'ai aucune idée de la provenance des ingrédients qui composent mes céréales du matin...
De toute façon, je ne me fais pas d'illusions, les gouvernements n'agiront que lorsque les catastrophes seront déjà là... Et il y a encore beaucoup de gens qui ne croient pas aux dérèglements climatiques. Il y a quelques jours, j'ai encore entendu un monsieur dire que le climat ne changeait pas, que c'était des trucs du gouvernement pour nous faire peur... (!)
J'ai 32 ans, et si moi, je me suis rendue compte des changements année après année, que les vieux politiciens m'expliquent comment ils s'arrangent pour ne rien voir eux?
Histoire d'argent et intérêts encore et toujours...
La puissance américaine ne vient pas de ce que les USA produisent, mais de la possibilité qu'ils ont de vivre à crédit sur le reste du monde (l'Asie surtout). À mon avis, ce qui ce passe actuellement (perte de confiance dans certaines créances américaines) aura plus d'impact qu'un boycott individuel des produits culturels américains.
Surtout que les industries culturelles nient les boycotts (et la mauvaise qualité de leurs produits) et accusent le "piratage" pour expliquer la baisse de leurs ventes ; ils obtiennent ainsi des subventions, des taxes et un allongement de la durée de leurs droits, ce qui leur permet de vivre en rentiers, et non en fournisseurs.
En ce qui concerne le climat, ça me déprime, et je crains presque autant les "solutions" qu'on essaiera de nous vendre que la dégradation elle-même... Cf. les technologies "Ciel bleu sur Pékin" pour les futurs JO : bienvenue chez les apprentis-sorciers.
Lune: oui tu as raison. Il n'y a pas de "Il y a qu'à" les solutions sont extrêmement complexes. C'est vrai aussi que les boycotts non que peu de réels impacts économiques, ce sont des mots, des gestes de l'ordre du discours... Mais je continue à croire que c'est très important quand même
Sara: Je ne suis pas aussi pessimiste. Il y a 10 ans, personne ne voulait écouter ce que je raconte, j'étais juste un fou qui essaie de faire peur au monde... je pense que nous avons fait beaucoup de progrès... mais j'ai peur quand même parce qu,on a pas encore abordé le gros morceau: L'agriculture.
Mirza: en parler est encore plus important, ça reste de la politique... c'est tristement long et plate mais c'est le chemin.
Tippie--) une grosse lèchouille
moukmouk, digne successeur de Louis-Joseph Papineau...
(mis à part que lui, c'était les produits anglais)
Je souscris complètement au texte de Moukmouk. Les ours ont parfois raison, à condition de bien regarder avant de traverser les routes.
Pour tenter de réduire la dérive climatique dans laquelle nous sommes lancés, et même si les petits gestes quotidien dérisoires restent utiles, ne serait-ce qu'en tant que rappel à l'ordre permanent, il faut avant tout compter sur la Politique, et j'y mets un pet majuscule.
Il est de bon ton de dénigrer la Politique, et les politiciens, il est de bon ton de les traiter de pourris-d'où-qu'ils-viennent ; il n'empêche que ce sont eux, c'est-à-dire tous ces hommes qui aspirent à nous diriger, à s'occuper des affaires du monde, qu'ils soient compétents ou non, cyniques ou non, intéressés ou non, qui vont devoir passer par la case décision difficile, mesures de rétorsion, interdictions suivies d'effet, et application musclée de texte régulateurs. Tôt ou tard il faudra y venir, et le plus tôt sera le mieux.
L'Amérique, grande accusé devant l'opinion mondiale, rend les choses très difficiles, elle est montrée du doigt de partout, et les doigts qui la montrent ne sont pas tous innocents, il est si facile de trouver un coupable idéal. Oui, l'américain consomme 10 fois, 100 fois, 1000 fois ce que consomment d'autres. Mais l'américain moyen est tout aussi embarqué que nous dans les mécanismes affolants mis en place depuis Adam Smith, et que nul n'a su contrer à ce jour.
Alors notre travail à nous, ours des Pyrénées ou de Pohénégamouk, vulgum pecus de la rue parisienne ou passante du sans-souci, Pékin de Chine ou roupie de sansonnet, est de choisir les hommes qui se chargeront de ce travail, de motiver ceux qui s'en chargent, de les rappeler à l'ordre par nos gestes quotidiens, dont l'un n'est pas le moindre d'écrire en blogue, et surtout de ne pas s'en laisser conter par une gesticulation médiatique mais éphémère.
Ici, sur ce lieu de frimas nordique, nous servons à cela. J'ai jugé utile d'y passer un peu de temps malgré le temps qui presse, le temps presse toujours pour tout, pour écrire quelques briques de plus à l'édifice, le temps presse encore plus à le construire.
Etrangement, le réchauffement de la planète sera le refroidissement de l'Europe de l'ouest, les modèles le disent tous, du fait de la disparition de ce vieil ami sous-marin, le Courant du Golfe. Ne comptez plus sur Paris Plage, mais ne rêvez pas à des piste enneigées à Montmartre ; prévoyez plutôt force parapluies imperméables et bottes de sept lieues, bien étanches car pour patauger, nous pataugerons, et ceux qui vivent à la cote 35 niveau général de la France seront installés au bord de la mer dans cent ans. En dessous, ce sera scaphandre à tous les étages.
La Politique est le seul moyen de s'en sortir. Mais il faudra être patients, et se préparer déjà à cette nouvelle vie à laquelle nous n'échapperont pas. Ni nos enfants. Ni nos petit-enfants. Il est trop tard pour tout le monde, mais après les dégâts collatéraux 'usage, l'espèce humaine s'en sortira. Le tout est de limiter cette casse.
Et si quelque chose peut consoler quelqu'un, bien que moi elle ne me console pas, il suffira de penser que les premier à tomber sous les coups de la nature déchaînée seront ceux qui croient s'en être affranchi avec leur petit matériel, l'américain moyen justement, devenu trop dépendant.
Rendez-vous dans cinquante ans, messieurs les politiques. Tant que je le pourrai, je voterai pour qui de droit et j'écrirai ce que je veux écrire. Et je trierai mes poubelles. Je roulerai au sans plomb, et plus tard à l'hydrogène. Et j'achèterai ce qui n'a pas beaucoup voyagé, quand je peux le savoir. Et si je pars visiter mes lointains amis d'autres continents, je le ferai avec modération en restant sur place le plus longtemps possible. En mangeant les fruits de saison et la viande du coin. Et quand je fumerai une cigarette, j'avalerai la fumée pour éviter l'effet de serre.
Non, je crains que le dernier exemple ne soit un mauvais exemple. Mais il me fallait une bonne raison de me taire.
tiens, ça m'a fait penser à toi... d'autres cieux, d'autres bêtes... mais toujours la même cohérence du groupe face à l'adversité... (merci zizule)
www.dailymotion.com/video...
Je continue à ne pas être d'accord avec le terme de génocide, comme Bladsurb lorsque tu as publié ce texte.
Non pour des raisons morales ou historiques, mais parce que le génocide suppose un arbre décisionnel structuré, hiérarchisé, supposant la volonté délibérée d'exterminer non seulement une culture, un mode de vie , ou une croyance, mais aussi la réalité physique de ceux qui la portent.
On est, dans le cas du réchauffement climatique, dans le cas d'un mille-feuille mou, où personne ne s'institue responsable, ni pour le vouloir, ni a fortiori pour le combattre. Je ne crois pas que l'agriculteur qui décide d'augmenter son bétail veuille la mort de l'Inuit. Je pense qu'il s'en fout, que cela ne rentre pas dans son schéma.
Ma lâcheté personnelle peut tenir en ce que je ne refuse pas, ni d'écrire un commentaire, ni de reposer un produit sur un rayonnage, mais que j'évite soigneusement de bouffer le lot d'avanies, humiliations, blessures narcissiques, coup de pieds de l'âne que supposerait le moindre débit d'une carrière politique. Cela ne doit pas être dans mon schéma.
(D'ailleurs, à bien y réfléchir, ce n'est au fond pas très différent avec les histoires individuelles. On se donne bonne conscience en se disant qu'on n' a jamais fait de vraie saloperie à quelqu'un, mais le mal dont on est responsable est souvent fait de petites lâchetés, de dérobades, de prises de bénéfices à court terme ... comme quoi, comme disait l'autre, la vie est formidable, mais on est rarement à la hauteur.)
"début", bien sûr, encore que le lapsus ait un sens!
C'est difficile tout ça.
Otir--) oui bien difficile, il n'y aura pas de solutions faciles, mais il reste que cela passe nécessairement par la fin du gaspillage et de la surconsommation des USA.
Anita--) Tu as à la fois très raison, et passablement tort. On touche ici à la limite du modernisme et du système causale. C'est l'effondrement du "je pense donc je suis" du il y a un coupable: c'est la structure de production et les millions de personnes qui la font vivre les coupables. Il faudra apprendre à penser différemment.
Dodinette --) merci
Andrem--) merci pour le long commentaire, qui mérite d'être un billet chez-toi. je vais essayer de construire une réponse ( qui en gros va dans le même sens) quand j,aurai un peu de temps pour réfléchir.
Dodinette--) la lutte contre l'impérialisme est là même, le temps n'y change pas grand chose ( sauf les oppresseurs). Les moyens y semblent tout aussi ridicule. Mais je vais essayer quand même.
Pas compris grand chose à ta réponse-et faute d'étayage, le " pensez différemment" fait un peu slogan publicitaire. J'ai tort sur quoi?
Voili voilou. Billet chez moi c'est fait. C'était une bonne idée, au fond, une idédource.
Douze et quinze font vingt sept, monsieur Captcha.