Petite découverte qui me fait sourire
jeudi 1 novembre 2007, 16:02 General Lien permanent
Ceux qui lisent mes billets depuis assez longtemps, connaissent ma tendresse pour Juan LeRoy, le vieux huard du lac de la Belle Endormie. Je viens de découvrir un nouveau lien...
J'ai un très grand respect pour les huards. Si l'âme des marins deviennent des albatros, l'âme des ours devient probablement des huards. Si Nanualuk, la force (l'esprit) de l'ours est le gardien de Sedna, la force du huard est son amant. Le lien est plus que certain, la force passablement arrogante du plus grand prédateur actuellement sur terre, répond au snobisme, à la morgue hautaine du huard qui même tentant d'exprimer l'amitié, n'en dit pas moins un certain mépris pour tout ce qui n'est pas lui.
Il ne faut pas se laisser intimider par cette attitude. Comme beaucoup de très grands amoureux, il idéalise à ce point le sujet de ses passions, qu'il en devient ridiculement gauche, tristement incapable d'exprimer sa tendresse.
Pour les langues alghonkiennes de l'Est, le huard se dit « Oquim ». Mais j'ai entendu à une émission pour enfants une explication qui m'a fait beaucoup plaisir. Ici, aller aux iles Moukmouk, envoyer quelqu'un aux Iles Moukmouk, c'est l'envoyer au bout du monde. Même au delà de Trifouilli les Oies. Là-bas, il n'y a plus d'humains pour y vivre, un bon endroit pour apprendre le lien avec la réalité de la vie.
J'ai appris que l'Ile Moukmouk existe. Sur un grand lac du nord de l'Abitibi, il y a une Ile Moukmouk. C'est un territoire très rude de Taïga habité par des Anish-Na-bé, qui parlent des dialectes alghonkiens du Nord, de l'Innu-Cri.
En Innu-Cri, un huard se dit : « Mâc » avec un « â » très fermé, semblable à un des mots du vocabulaire huard, et qu'il est facile de confondre avec un « o » ou même un « ou ». De plus les Innus ont tendance à doubler les syllabes quand ils veulent marquer l'affection comme nous quand nous disons : « pé-père »ou « chien-chien ».
Alors il existe sur un grand lac du nord de l'Abitibi, une Ile du bout du monde, une ile aux Huards. Une Ile Moukmouk. Juan Leroy éclaterait surement de son rire hautain et méprisant, incapable de dire que ça le touche et l'amuse.
Commentaires
Sûr qu'une mademoiselle LeRoy t'envoie toute sa tendresse de là-bas, l'île Moukmouk au fin fond du monde, sous l'oeil hautain de Juan. Qui, évidemment s'en amuse beaucoup, mine de rien.
Si j'avais une île à mon nom, j'aurais envie d'aller y jeter un oeil.
Entre chant du huard et chant du mégaptère me voilà apprivoisée pour de bon!
Apprentie--) bienvenue ici, je te fais un petit courriel..
Sara--) l'avantage d'habiter un immense pays, il y a certainement une dizaine d'iles Sara, et mille autres assez belles pour porter ce nom. Il y a plus de lacs que d'habitants dans ce pays et la plupart ont plusieurs iles.
Meerkat--) déjà assez de faire rire de moi par les ourse, je n'irai pas me faire ridiculiser par des filles huards.
Salut Moukmouk. Juste une petite correction, qui ne change rien à ton joli texte. L'île Moukmouk n'est pas dans la Taïga, mais bien en plein milieu de la forêt boréale, su rle . Je sais, j'habite pas loin de là, à Rouyn-Noranda. Mais bon, n'empêche que nous aussi on utilise l'expression des îles Moukmouk pour parler du bout du monde, même si c'est juste à côté.
Bonne journée!
Albator: C'est pas encore la taïga? Tu m'étonnes, elle ne doit pas être très loin... ou ma définition de la taïga est peut-être différente de la tienne. Merci de la correction, et très heureux que tu mes petits textes t'amuses, c'est mon espoir quand je les écris.
La taïga, c'est du lichen et des petits conifères rabougris. Des forêts éparses, ou pas de forêt du tout. La forêt boréale est dense, c'est surtout des conifères mais encore quelques feuillus. La taïga commence plus au nord, à la hauteur de la Baie James.
Voilà mes définitions.
Venez découvrir le pays des iles Mouk-Mouk sur le lac Duparquet!
Des cèdres de 900 ans y vivent encore et venez a l"auberge Madaem pour connaitre le moyen nord Québecois et ses gens au coeur en or.