Petite note sur la conférence de Bali
vendredi 14 décembre 2007, 00:05 General Lien permanent
Ça chauffe à Bali! Et contrairement à ce que vous diront vos journaux demain, de grands pas ont été accomplis. Ça ne se matérialisera probablement pas sur une feuille de papier. Mais ceux qui sont dans la salle font des rapports positifs.
Bien difficile dans ces grandes instances internationales de voir les points tournants, de sentir ce qui se passe vraiment quand les diplomates discutent de virgules, et que les politiques font des discours ronflants (et qui font ronfler) dans une langue technocratique qui réussit mal à cacher sa vacuité. Pourtant ce matin, il y en a eu un.
Al Gore a été invité à prononcer un discours. Après un bref exposé disant que le GIEC sousestimait la gravité de la situation, il a dit aux nations présentes de signer l'accord qu'ils doivent signer et laissant un espace blanc pour les USA. Ils signeront l'année prochaine. Immédiatement la salle s'est levé pour l'applaudir durant de longues minutes forçant la délégation américaine à sortir. Les USA sont maintenant pointés du doigt comme les ennemis de l'humanité.
Premier effet concret, L'Europe refuse d'aller à la conférence convoquée par les USA pour expliquer sa position. Bush a immédiatement réagi par une énorme offensive diplomatique, mais elle ne rencontre pas d'écho. Le vent à tourné les USA ne font plus peur.
Photo d'agence
Reste qu'il y a très peu de chance que l'article principal de la déclaration n'est pas encore signé. Il proposer un engagement contraignant les pays développés de réduire la production de GES de 25 à 40% entre 2012 et 2020. Surtout, mais ce ne sera pas dans la déclaration de cette année, la contrepartie serait une taxe sur les exportations des pays développés qui n'atteignent pas leurs objectifs. En clair, les USA et le Canada ne pourront presque plus exporter. Personnellement je rajouterais une très sérieuse taxe sur les billets d'avion en direction de ces pays.
Un membre de la délégation canadienne a dit au sujet de la position du Canada: « ça va nous couter très très cher. »
Commentaires
une taxe sur les billets d'avion vers le canada ?
mais je vais mourir d'isolement moi, là.
Dodinette--) Je ne sais pas combien il reste de temps aux billets d'avions peu cher. 5 ans, 8 ans ( max.) Après le cout du carbone va rendre vraiment dispendieux les déplacements en avion. Ce que je ne comprends pas c'est qu'il ne se fait pas de recherche sur des avions propulsées à l'hydrogène... la seule réelle solution, à moyen terme. Le problème c'est que pour la même quantité d'énergie, le volume de carburant à transporter est beaucoup beaucoup plus grand.
Que les dieux t'entendent MoukMouk pour qu'enfin les USA ne se prennent plus pour des donneurs d'ordres de la planète .
Le transport aérien , l'avion devient la bête noire alors que voyager est la meilleure façon de s'ouvrir aux autres . On ne pourra pas tous parcourir le monde à pieds ou en traineaux . Les taxes sur le transport aérien ne fera qu'augmenter les inégalités et conforteront le pouvoir des riches et nantis .
Pour qu'un avion s'envole il lui faut une autorisation délivrée par les instances compétentes et cela dans tous les pays . Pourquoi ne pas gérer les autorisations avec plus de rigueur et d'objectivité avec des règles bien définies .
Combien de ministres se sont rendus sur la banquise , en avion, pour constater les dégâts . Combien d'écolos parcourent , en avion , le vaste monde pour nous montrer que nous allons à la catastrophe . Combien de firmes se lancent dans des développements durables et autres actions largement médiatisées et continuent à faire voyager leurs PDG dans des jets privés .
Bref le critère du pognon n'est pas pour moi celui qui doit faire la différence mais plutôt celui de la raison .Lorsque l'on passe au chapitre de la répression ou taxation je trouve que c'est déjà trop tard .
Sans rancune , à bientôt à Paris tu viens comment à la nage ?
Tes propos sont plus rassurants que ce que j'ai lu hier!
Pour l'avion, les taxes ne me dérangeraient pas, c'est déjà trop cher pour moi, alors un peu plus un peu moins...
(Dommage, je viens de me découvrir un cousin à Montréal... encore un que je ne connaîtrai pas...)
Espérons que le reste du monde parviendra à faire fléchir les U.S. et le Canada
Bonjour l'Ours.
Je sentais que Bali était important et qu'il n'en sortirait pas que du vent. Comme je suis plus paresseux qu'un paresseux bâtard de loir, j'attendais ton billet qui ne manquerait pas, et il n'a pas manqué, tout en écoutant les journaux pas si négatifs ou indifférents que tu semblais le craindre.
Enfin, je parle de ceux que j'écoute et de ceux que je lis.
A travers cette lorgnette là, j'avais compris déjà que ton beau pays et son grand voisin étaient devenus pour TOUT le monde les grands méchants pollueurs et contents de l'être et pour de bon, ce qui les isole et les désole, bien fait. Npous asistons bel et bien à la mise à nu de la prise de conscience mondiale, ce qui ne peut pas ne pas avoir d'effet sur ces deux grands méchants là, pardon pour la double négation.
Sachons le, ces deux grands pays nous sont NECESSAIRES, pour que la politique mondiale de gasîllage se ralentisse et cesse. Sasn eux, rien n'est possible, rien n'avance. Sans nous non plus d'ailleurs, que croyez vous, qu'il nous suffit de prendre de grands airs de statues du commandeur?
Leur isolement brusquement mis à découvert, y compris et surtout découvert par eux-mêmes, est réjouissant et prometteur; ils ne vont pas tarder à se remonter les bretelles, puis les manches avec nous.
D'autant que leur le meilleur dénonciateur de cela est un des leurs, bien placé pour savoir et être entendu, Al Gore, en cela l'Amérique a toujours su me prendre à revers de mon anti-américanisme primaire en trouvant les remèdes à ses maux, et les mots qu'il faut.
Merci à lui qui sauve l'honneur de notre occident malade, sur ce point là.
Tout ceci relève du médiatique et du symbolique, et ne sont pas des actes, concrets. J'en conviens. Mais, contrairement à toutes les idées reçues, je proclame comme toujours, une de mes catégorie de blogue entémoigne:
"assez d'actes, des paroles, enfin!!".
Tout commence par la parole, par le verbe. On se souvient de la phrase même mécréant acharné, même croyant d'ailleurs: et le Verbe s'est fait chair".
A Bali, le verbe s'est fait chair, plus fortement et plus mondialement qu'à Tokyo.
Un autre jour je reviendrai sur le mythe des avions pas chers. Et je dis à Monsieur Captcha que une fois trente fait trente. Non mais.
Andrem--) D'Ici la prochaine conférence les gouvernements du Canada et des USA vont avoir changé. Il ne faut pas trop perdre de temps avec les dinosaures et se préparer à la suite. Le captcha est un imbécile mais j'en ai besoin.
Sara--) sans doute pas à cette réunion, mais il faut voir la diplomatie comme un mouvement à long terme même si les journaux cherchent les évènements...
Marianne--) je suis d'accord avec toi que le critère du fric ne devrait pas être le critère, mais nous devons constater que c'est le critère actuellement. Il faut agir dessus, sans cesser de lutter contre ce non-sens. Et je pense faire un billet sur un catamaran-paquebot à voile, ce serait beau non?
Ah, oui, les écolos qui prennent l'avion, genre Nicolas H., non-candidat à l'élection présidentielle, qui fait les trajets Nice-Clermont-Ferrand par voie aérienne (je le sais, je l'ai vu!, mais moi je prennais l'avion pour Rennes, parce que seule dans le train avec deux marmots, ça le fait moyen)...
Mais pour les voyages transatlantiques, l'avion est nettement moins cher que le bateau, parce que qui dit bateau, pense croisière. Il faudrait sans doute réhabiliter le bateau comme moyen de transport.
Je suis beaucoup plus sévère sur les conclusions de ce sommet. Et donc déçu. On va encore attendre un an, au minimum, pour débloquer certaines décisions. C'est un bal de faux-culs, ce Bali. L'Indonésie se donne des airs de grande verte mais adouble la léthargie étasunienne et laisse ses forêts de Bornéo se consumer pour l'huile de palme. Berk.
Richard--) oui tu as en parti raison, les ballets des diplomates m'énervent et j'ai le goût d'en manger quelques uns pour montrer aux autres, malheureusement je ne peux prendre ce risque, sont trop toxiques. On perd un an c'est certain et ça va couter très cher en vies humaines. Mais l'isolement des USA sur le plancher, n'aurait pas été possible il y a deux ans à Montréal. Il y a un grand progrès qui n'apparaitra pas dans les textes. C'est une source d'espoir. C'est que je compare toujours avec de qui se passait il y a dix ans, où nous étions des illuminés farfelus. Par contre il y a dix ans, nous ne pensions jamais même dans nos pires cauchemars que l'évolution du réchauffement serait si rapide.
Bismarck--) ça tu as raison, surtout dans un pays qui a des TGV tellement moins polluants. Oui aussi à des bateaux à voile rapide pour traverser la mer...Mais il va falloir travailler encore beaucoup pour arriver là.
"des avions propulsés à l'hydrogène" dis-tu. Des avions, non. L'hydrogène étant extrêmement inflammable, je ne m'y sentirais pas trop en sécurité.
Par contre les nouveaux dirigeables gonflés à l'hélium ont l'air d'avoir le vent en poupe :
www.journaldunet.com/scie...
Des dirigeable pour remplacer les avions qui polluent et nous cassent les oreilles... et tes voiliers du futur pour envoyer à la ferraille tous les tankers générateurs de marée noire : en voilà de bonnes idées qui font rêver et que j'aimerais bien voir réalisées !
J'ai hâte de lire ton billet sur le catamaran-paquebot à voile.
2012 à 2020, mais c'est loin.
Kinka--) On fait maintenant des réservoirs pratiquement aussi sécuritaires que pour le méthane par exemple, le problème demeure l'énorme volume... et la centrale nucléaire pour produire l'hydrogène.
TTo2--) baisser du quart la production de co2 va certainement prendre 10 ans. Si c'est possible... je doute que ce soit possible avec la même population terrestre. Le problème c'est que les premiers à mourir ne seront pas ceux qui polluent le plus.