ZinzinulAnnie

Zizule me demande si je savais que les mésanges zinzinulent... la réponse pourrait être oui, mais les mésanges ont tellement plus de vocabulaire, que je devrais dire non...

Je pense que le premier billet de thérolinguistique que j'ai mis en ligne portait sur le langage très élaboré des mésanges. J'en promettais plusieurs autres sur ce passionnant sujet, mais comme trop souvent mon attention a été attirée ailleurs.

Parce que la mésange ( parus ou poecile atricapilus) possède au moins 70 mots de vocabulaires, qu'il y a présence d'une grammaire, et qu'il y a des cultures régionales (des accents en quelques sortes) plusieurs chercheurs ont publié des papiers forts savants sur les subtilités de son discours.

Un exemple: le très sérieux professeur Templeton de l'U de Washington à Seattle démontre que le cri d'alerte ( le fameux Chick-a-di- di –di) le nombre de Di dépend du prédateur qui menace le groupe de mésange. Ce n'est pas la taille, mais l'évalutation du danger que la mésange décrira. Un faucon, très puissant prédateur par sa vitesse, mais ne chassant pas dans les branches, ne provoquera que 2 ou 3 Di, alors qu'une petite chouette épervière sera signalée par de 15 à 20 Di.

Comme chez presque tous les oiseaux chanteurs ( et je dirais tous les animaux capables d'émettre des sons) les mâles qui ont une belle voix, sont choisis beaucoup plus souvent par les femelles. Alors le printemps, il y a de véritables concours de chants, où les messieurs s'égosillent à faire du charme. Malheureusement pour nous, les subtilités du chant des mésanges se passent au-dessus de la capacité de nos oreilles. Pour l'apprécier, il faut des appareils complexes qui divisent l'onde pour nous le rendre audible.

Christie et all, ( Queen's U. Ontario) affirment que jusqu'à 70 mètres, il est possible de reconnaître le chant d'appel de chaque individu (ce que les autres mésanges font certainement). Ce chant, le Fi-Bi sur deux notes, la première plus haute que la deuxième, est aussi unique pour les autres mésanges que les empreintes digitales pour les humains.

Mes faibles capacités font que je crois reconnaître Annie, dans toutes les mésanges qui chantent. Pas étonnant qu'elles n'hésitent pas à se moquer de moi, à chaque occasion que je peux leur donner de le faire.

Oui les mésanges zinzinulent. Mais aussi elles piaillent, babillent, chantent, gazouillent, jasent, pépient, piaulent, piottent et sifflent. C'est comme dire qu'un humain parle, alors qu'il peut tellement plus.