Un appel du Nord
vendredi 28 mars 2008, 20:10 General Lien permanent
Il y a un espoir de printemps. Une année nouvelle, un sablier nouveau pour mesurer l'espace à franchir pour retrouver le Nord.
Il est trois heures du matin, je n'arrive pas à dormir. J'entends le bruit de la mer, des vagues qui s'écrasent contre la falaise en soupirant, en rongeant de leurs larmes les pierres insensibles. Je reconnais le bruit de la mer Arctique, il y a des growlers qui cassent l'énergie mais ajoutent un souffle, une plainte, au son rugissant de la vague. Un vieux lion asthmatique, mais dont il faut encore se méfier.
Pourtant, je suis si loin de cette mer qui me ment. Elle dort encore sous sa banquise, c'est son rêve que j'entends. Elle veut la liberté, elle veut les oies, les eiders et les huards. Sedna peut-être qui appelle son amant, et ce chant d'amour me torture, m'éloigne de mon propre rêve, de ma marche tranquille dans la nuit noire et pourtant blanche du Nord.
Qui peut bien désirer un printemps? Qui veut briser le calme de la nuit? Ce soleil qui veut changer le monde, qui nous aspire par son énergie et nous veut plus que vivants, créateurs. Qui veut briser le rythme de la continuité et le remplacer par ce va-et-vient brutal ? Une mer qui me désire vague? Une vague qui veut s'accomplir par moi et me transformer dans ce mouvement jusqu'à ce je ne sois plus que sa danse dans son monde?
Suis-je victime d'une nouvelle Nulliarsak? Qui cherche à m'isoler de la continuité de la vie pour me prendre ma vie, me dévorer, me transporter dans cette vague jusqu'à ce que je désire frapper le rocher libérateur? Est-ce moi qui désire ce mouvement, me mettre dans la vague, dans la danse et que cela m'emporte jusqu'aux confins de ce monde?
Je m'oppose à l'espoir et crains le désir. Et pourtant, je ne peux nier que j'ai une grand printemps en moi. Que je dois faire les pas, que je dois avancer jusqu'au bout de cette aurore et réaliser la mer, voir et danser la danse de la vie.
Merci Otir, pour cette amorce du jeu du sablier du printemps démarrer par la Fée Kozlika. Je suis en retard oui, j'espère que tu me pardonneras.
Commentaires
Très en retard, oui, bon Moukmouk ! et pour un bien beau texte ! mais il est peut-être encore temps que tu ailles signaler ta participation sur le blog de Kozlika pour être repris dans la récapitulation ?
Et puis recréditer l'auteure originale de l'amorce, qui a été annoncée en bonne et due forme (soit le billet que j'ai moi-même publié, soit sur le billet de l'annonce de l'amorce).
Moukmouk, j'ai une question : pourquoi n'écris-tu pas ? le conte merveilleux me vient en tête. C'est un tel régal de te lire. Ou un conte fantastique. Ce serait magnifique ^_^
magnifique texte... a 3 heures du matin, lorsque Nulliarsak te rend visite.. tu écris des perles, tes mots sont chargés d'émotion qui se transmettent comme des vibrations de chant de baleine qu'on peut entendre à des milliers de kilomètre.. mais pourquoi donc s'opposer à l'espoir et craindre le désir ? n'est ce pas la liberté ?
Natilin--) Les dieux ont inventé l'espoir pour les punir de leurs bonheurs.
Thalie--) dommage que tu n'inscrives pas une adresse courriel je pourrais répondre à ta question. Je pense t'avoir déjà fait un petit mot, mais j'ai perdu ton adresse.
Otir--) merci, je me suis inscrit
Une amorce avec un beau texte , je suis toujours avec un métro de retard pour les commentaires mais je viens aux nouvelles , je viens lire et j'apprends beaucoup .
Les aborigènes pratiquent la transmission de pensées , je fais de même , mes commentaires en transmission de pensées , prenant le temps de te mettre mon admiration par écrit.
les dieux n'existent pas ;-))
Marrianne--) t'inquiètes je suis 4 métros en retard pour le sablier du printemps.
Natilin--) c'est comme le monstre en dessous du lit des enfants, l'important ce n'est pas d'exister mais d'avoir un effet sur le monde.
Moi je te vois valser tranquillement en allant vers le Nord, le printemps au coeur et le désir en bandoulière. Les vagues pleines de larmes ne s'aventurent pas dans les grandes étendues blanches.
Peu importe le retard, si c'est pour nous conduire au delà du perceptible. Vivement le prochain sablier !
Mon commentaire n'était pas passé, je vais te redire à peu près ce que je voulais t'envoyer.
Comme Oxygène, si le train qui arrive en retard pouvait nous combler comme la beauté et la force de ton texte...alors je voudrais qu'il soit tous les jours en retard...