Reprise : Imitation du dimanche
mercredi 30 avril 2008, 23:19 General Lien permanent
Quand je cherche à découvrir les mécanismes de cette langue, je pense que le Français a connu son apogée au XIX siècle. Hugo, Flaubert et plus tard Baudelaire avait cet esprit de bourgeois désirant exprimer une noblesse qui n’a jamais existé. La délicatesse de cette langue exprime bien des sentiments qui aspirent à la grandeur. Je vais tenter une imitation, comme forme choisie d’admiration.
Madame, Hier soir vous étiez debout sur la grève. La nuit, très claire, me laissait vous apercevoir d’assez loin. Je distinguais jusqu’aux fleurs que vous teniez, d’une main distraite, le long de votre robe de fête.
Je ne sais quelle peine vous accablait, j’espère simplement que ce n’est pas l’amour qui vous est cruel, ce serait trop injuste. Et je retournai mon regard vers ces roses, fleurs convenues. Elles me seraient indifférentes sans leurs beautés actuelles, qu’elles doivent en grande partie, à la pâleur de la main qui jette son ombre sur elles.
Quelqu’un vous appela. Et je sentis votre soupir, votre tristesse de devoir retourner à cette fête qui certainement n’en était plus une, puisque même entourée de la meilleure société de la région, vous étiez seule.
Le vent, éternel soupir aussi, passa autour de votre visage : puis il vint me frôler les cheveux et le front d’un souffle triste et sacré; j’eus l’impression du destin. Vous vous êtes détournée; vos sourcils, votre air, vos yeux distraits, tenaient de la nuit. Vous avez regardé l’eau magnifique, et le lointain, comme à regret de les quitter.
Alors, pendant que vous faisiez à l’infini l’honneur d’y songer vaguement, je conçus l’audacieux projet de vous écrire. Peut-être ma solitude rejoindrait-elle la vôtre, et adoucirait cette tristesse qui semble si lourde.
A ce moment, je crois que mes yeux se sont fermés : quand j’ai regardé la plage, vous n’étiez plus là. Était-ce la manifestation de la beauté, d’un amour depuis longtemps disparu, mais qui était si intense qu’il vit encore et qu’il vivra toujours pour rappeler au monde ce qu’est l’amour? Non, je vous sais réelle. Je sais que vous avez un cœur et qu’il peut à nouveau battre à la tendresse.
Alors, excusez mon audace et daignez s'il vous plaît, répondre à cette missive. Je n’ai d’autre intention que de vous revoir sourire, me permettant ainsi de vous revoir.
Commentaires
C'est si joliment dit... On répondrait oui par réflexe.
;-D
Amelie> ah non, moi d'abord. :D
La reponse devrait etre voyons. hahem " Monsieur , il m'est tres penible de vous repondre en ces temps difficile. Si d'aventure il vous arrivait de me retrouver, je ne sais si mon coeur attriste saurait repondre a vos esperances...La tendresse et l'espoir m'ont abandonnee depuis longtemps" un truc de ce genre.
Il me faudrait une robe a faux cul et des volants a fleurs pour pouvoir continuer, parceque la en tongues ca gache un peu le sel huhuhu.
Bon : tu veux un evantail espagnol pour la suite? Abandonne sur la greve, avec des initiales en vermeil !
Oh, ces beau! En ces temps de vulgarité, quel doux retour que ce pastiche bien ficelé!
Merci!
Oh là là, j'aurais du naitre ailleurs, avant, autrement. On ne parle plus comme ça.
Franchement, c'est impressionant!
Quel style. Quelle imitation!
Vous m'en voyez toute étourdie, mon cher Moukmouk.
Monsieur,
Qu'il m'est doux de serrer doucement contre mon coeur votre precieuse missive !
Nuit magique, nuit divine, effleurement de tendresse, fremissement de mon etre, affolement de mon coeur, ainsi donc, Monsieur, je ne revais pas.
Le lac endormi me revelait silencieusement votre presence, et la-haut, les nuages argentes, tels des colombes d'amour, me murmuraient le chant de vos paroles.
Vous etiez la, blotti dans la penombre du sous-bois et violemment, confusement je ressentais le doux appel de votre coeur. Quelques larmes sans doute obscurcirent le reflet de la lune dans mes yeux, il me fallait vaincre ce moment, m'arrachais aux sortileges qui m'eussent fait perdre la raison. Il me fallait me ressaisir, Monsieur, me ressaisir, tant l'affolement de mes pauvres sens m'emportait bien au-dela de ces rivages benis. Il me fallait cacher ce regard de braises, calmer les battements affoles de mon coeur et ce tremblement de tout mon etre.
Dans le silence feutre de la nuit, seulement reveille par le doux clapotis des perles de sable, vous aviez su, Monsieur, deceler la si grande tristesse de mon coeur esseule, vous aviez su eveiller la passion qui, soudain, m'enflammait, me transportait dans des myriades et myriades de plaisirs inconnus .... Quelqu'un m'appelat, il me fallait quitter au plus vite le merveilleux envoutement de cette nuit adoree, je me retournai et delicatement adressais mille baisers aux parfums de la nuit.
Puisque vos pas, Monsieur, ont su rejoindre les sentiers de mon coeur, je vous attends.
Adieu Monsieur.
Ecrivez-moi.
Je repars sur la pointe des pieds et vous laisse tous les deux à vos amours.
C'est si beau des coeurs qui battent a l'unisson!...Attend moi oxygene,je repars avec toi!
'ttention la banquise s'enflamme !