Moi ! Une peluche!
mercredi 11 juin 2008, 13:19 General Lien permanent
Il parait que je suis un gros nounours! Moi! Une peluche... j'ai jamais été tant humilié. Le plus grand et le plus méchant des prédateurs sur terre, une peluche. Triste.
Remarquez, je n'ai rien contre les petits frères des maisons. J'ai déjà parlé du rôle de l'ours, de la voie du sauvage, comme il y a la voie du guerrier. Dans la voie du sauvage, il n'y a rien de l'exigence individuelle au dépassement de soi, à être au dessus, au contraire, il s'agit d'être dedans. Comprendre qu'il n'y a qu'une vie, une seule vie dont je ne suis qu'un grain temporaire, un petit nuage de poussière qui retournera très bientôt dans la continuité du sol. Le vent de la vie n'a pas conscience de mon existence, parce que le sens de la vie est de continuer, comme le vent. Voir, sentir, entendre et toucher. Etre là, patient. Les filles gardent souvent très longtemps leurs ours de maison. Histoire de pleurer dessus quand l'amant s'en va, et le lancer sur le mur parce qu'il prend trop de place dans le lit quand l'amant revient.
Mais quand même: Moi j'ai fait face au vent du Nord. J'ai marché dans la nuit sans fin, J'ai tué parce qu'il le fallait, pour maintenir l'équilibre. J'ai dansé, le nez dans les étoiles, au rythme de la pulsation de la vie, le rythme de la terre dont j'ai la garde.
Et comme j'en ai la garde, j'ai appris le chant des oiseaux et des ruisseaux, et vibré au grand choeur des baleines. Je suis l'ours, le plus fort donc le plus faible. Dans ma responsabilité, ce n'est pas la vie qui dépend de moi, mais moi qui dépend de la vie. J'ai besoin de plus de vie pour survivre.
Et oui, j'envie mon cousin de peluche dont la tâche est d'accompagner. Celui qui veut faire voir la vérité de la tendresse, plutôt que de cacher la vérité par la tendresse.
Commentaires
Notre gros Ours doit être heureux aujourd'hui de la reconnaissance par le Canada des erreurs que le pays a fait vis à vis des Indiens et des Inuit en ne voulant pas reconnaitre leurs nations et leurs peuples.
Bises à toi !
Claude--) le gouvernement canadien précédent a reconnu qu'il fallait mettre rapidement 5 milliards de $ pour que les amérindiens sortent de la misère extrême qui équivaut à un génocide. En prenant le pouvoir, ce gouvernement a refusé de verser les sous. Dans 10 ans il faudra qu'il s'excuse de la nouvelle tentative d'extermination.
Oui ça me fait plaisir ces excuses, mais je préfèrerais que le génocide cesse.
hmmm... faire cesser un génocide à coups de milliards...
ça ne s'est pas encore vu ça...
Dodientte--) je ne sais pas si tu sais que la plupart des réserves n'ont pas d'eau courante, pas de service de santé minimaux, des écoles déficientes, et qu'on vit à plusieurs familles par maison, elle même en piètre état? Ce n'est pas pour rien que les taux de suicide sont si élevés en réserve.
Interminable et minable scandale.
J'aime les ours en peluche et les autres que je ne connais pas, ou tristes au zoo. Horreur.
Oh oui si tristes au zoo ! Il y a plusieurs années, j'avais laissé un mot indigné dans leur "livre d'or" pour un ours polaire qui m'avait fendu le coeur. Je n'ai plus remis les pieds dans un zoo depuis lors. Là n'est pas leur place. Mais là où est leur place naturelle, ça se gâte méchamment pour eux...
Ils disent que 6 espèces d'ours sur 8 sont menacées d'extinction... bientôt ne nous restera plus que la version peluche
Castor+DDC--) Nous vivons dans un monde où il n'y a de la pace que pour l'humain et les bêtes qu'il mange. Au zoo, sur ce qu'il reste de glace, sur ce qu'il reste de forêt, sur ce qu'il reste de mer non saccagé par les chaluts... tous les animaux, tous ce qui vit est menacé par l'humain.
Cela me rappelle un calendrier du WWF, d'il y a....ouhhh... bien quelques années, dans lequel le mois de décembre était représenté par une photo d'ours polaire, avec cette légende: Ce grand pataud.... cela continue à me faire rire aujourd'hui et je me dis que l'auteur (l'auteure?) de cette légende n'avait certainement jamais mis les pieds au pays du gentil ours blanc
Effectivement Nab, ce grand pataud qui a, à la chasse, l'efficacité d'une locomotive.