La Ville, Vie et Mort
vendredi 22 août 2008, 14:51 General Lien permanent
Il y a deux jours, j'ai fait un billet sur une définition de la forêt. Voici une définition de la ville.
Le pouvoir repose sur deux jambes : le temple et l'armée, l'idéologie et la répression. La ville c'est la concrétisation du pouvoir. C'est Assurbanipal en fondant Ninive et le puissant empire qui en découle qui l'a découvert. Il y a eu des cités avant, mais le pouvoir de ces villes ne pouvaient durer longtemps, parce que l'armée sans le temple est tout de suite confrontée à une autre armée. Elle ne peut démontrer sa légitimité.
Le temple s'appelle maintenant l'Université et l'armée se cache derrière un grand appareil légal pour éviter de montrer que, comme toujours, les riches ont le droit de tout faire et les pauvres le droit de tout endurer. Le temple comme l'armée ce sont d'abord un grand regroupement de serviteurs qui ont besoin d'eau, de nourriture, d'énergie et d'informations. Les marchands comprennent vite l'intérêt d'être près du temple et de fournir l'armée. Enfin, il faut un système pour évacuer les déchets que produit cette foule. Voilà la ville.
Le pouvoir n'a qu'un objectif, grandir. La limite, ce sont les réseaux nécessaires pour amener l'eau, la nourriture, l'énergie et l'information à la ville. La ville a donc intérêt à créer des centres satellites pour déléguer des fonctions. Voilà l'état. L'état essayera de contrôler ses voisins, c'est l'Empire. La logique est la même et la mort est semblable.
Plus la ville, l'état ou l'empire grandit, plus les réseaux d'approvisionnements et de communications s'allongent, moins ils deviennent efficaces, plus il se produit d'erreurs. Les empires ne sont par renversés, ils s'écroulent sous leur propre poids.
Les villes ont atteint des tailles jamais connues dans le passé, parce que nous avons réussi grâce aux engrais azotés à produire beaucoup plus de nourriture par mètre carré, et parce l'énergie peut dispendieuse nous permet de la transporter sur de longue distance.
Mais voilà, nous avons atteint la limite, nous avons brulé presque tout le pétrole peu dispendieux. Nous ne pourrons plus maintenir les réseaux de transports de vivre et d'information, et sortir les déchets d'aussi grandes villes va devenir trop cher. La ville va s'effondrer, mourant de faim et enterrée dans ses ordures.
Ce n'est ni ce que je souhaite, ni ce que je pense. C'est simplement la réalité en quelques mots. Ce que je souhaite, c'est que nous réapprenions à vivre sans vouloir dominer les autres, sans vouloir accumuler les biens.
Commentaires
Pour mettre de l'eau à ton moulin...
Beijing prend des précautions car sa capacité d'eau fraîche par habitant n'est que de 300 m3, soit un huitième de la moyenne nationale. Devant abriter les Jeux olympiques de 2008, la ville a annoncé en mai [2007] détourner 400 millions de m3 d'eau depuis la province voisine du Hebei, afin de préserver les besoins en eau de la ville pour les JO.
Cette quantité équivaut à peu près au huitième de la consommation d'eau de Beijing en 2006, qui avait été de 3,43 milliards de mètres cube.
L'article intégral :www.chine-informations.co...
et oui, après les milliards de pauvres qui crèveront d'abord pendant que les riches leur prennent leurs dernières ressources, ce seront les habitants des villes les premières victimes du monde "riche".
après notre périple gaspésien, j'avoue que la tentation du très bo-bo "retour à la terre" se fait de plus en plus forte...
Je suis, comme d'autres heureusement, très alarmée par ce qui se passe en ce moment, et avec le président que nous avons nous courons droit à la catastrophe. Il y a un film, IDIOCRACY, qui est la réplique très exacte de ce que tu prédis. Un monde proche du futur, des gens stupides nourris par des siècles de propagande et de télé abjecte, des tours d'ordures à l'horizon et un président...avec un QI de 2. Drôle de film, mais quand on se dit que ça pourrait ne pas être si caricatural, que c'est PLAUSIBLE, là on commence à perdre la foi et avoir...les foies.
je ne pense pas que l'Homme change à tel point qu'il ne veuille plus dominer les autres...
ou alors ça prendrait trop de temps
du temps que nous n'avons pas
bref : on est mal barrés
Je suis de l'avis de Zizule...
on est mal barrés