Le texte du chef Seattle
lundi 23 mars 2009, 17:48 General Lien permanent
Il y a pas de doute, c'est un faux. Ce qu'on sait, son discours c'est qu'il a duré une demi-heure. Voici des extraits d'une version qui en vaut d'autres. Cependant Seattle doutait fortement que les blancs soient des humains. Il savait qu'il se condamnait à mort lui et les siens en acceptant la proposition de réserve. Ça n'a pas raté, mais c'était mourir tout de suite ou quelques années plus tard.
Comment
peut-on vendre ou acheter le ciel, la chaleur de la terre ? Cela nous
semble étrange. Si la fraîcheur de l'air et le murmure de l'eau ne
nous appartiennent pas, comment peut-on les vendre ?
Pour mon peuple, il n'y a pas un coin de cette terre qui ne soit
sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une
brume légère, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux
de mon peuple. La sève qui monte dans l'arbre porte en elle la
mémoire des Sauvages. Les morts des Blancs oublient leur pays
natal quand ils s'en vont dans les étoiles. Nos morts n'oublient
jamais cette terre si belle, puisque c'est la mère du Sauvage.
Nous faisons partie de la
terre et elle fait partie de nous. Les fleurs qui sentent si bon sont
nos sœurs, les cerfs, les chevaux, les grands aigles sont nos frères
; les crêtes rocailleuses, l'humidité des Prairies, la chaleur du
corps des poneys et l'homme appartiennent à la même famille.
Ainsi, quand le grand chef blanc de Washington me fait dire qu'il
veut acheter notre terre, il nous demande beaucoup...
Les rivières sont nos sœurs, elles étanchent notre soif ; ces
rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous
vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler tout cela et
apprendre à vos enfants que les rivières sont nos sœurs et les
vôtres et que, par conséquent, vous devez les traiter avec le même
amour que celui donné à vos frères. Nous savons bien que l'homme
blanc ne comprend pas notre façon de voir.
Un coin de terre, pour lui, en vaut un autre puisqu'il est un
étranger qui arrive dans la nuit et tire de la terre ce dont il a
besoin. La terre n'est pas sa sœur, mais son ennemie ; après tout
cela, il s'en va. Il laisse la tombe de son père derrière lui et
cela lui est égal !
En quelque
sorte, il prive ses enfants de la terre et cela lui est égal. La
tombe de son père et les droits de ses enfants sont oubliés. Il
traite sa mère, la terre, et son père, le ciel, comme des choses
qu'on peut acheter, piller et vendre comme des moutons ou des perles
colorées. Son appétit va dévorer la terre et ne laisser qu'un
désert...
L'air est précieux pour
le Sauvage car toutes les choses respirent de la même manière.
La bête, l'arbre, l'homme, tous respirent de la même manière.
L'homme blanc ne semble pas faire attention à l'air qu'il respire.
Comme un mourant, il ne reconnaît plus les odeurs. Mais, si nous
vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est
infiniment précieux et que l'Esprit de l'air est le même dans
toutes les choses qui vivent. Le vent qui a donné à notre ancêtre
son premier souffle reçoit aussi son dernier regard. Et si nous
vendons notre terre, vous devez la garder intacte et sacrée comme un
lieu où même l'homme peut aller percevoir le goût du vent et la
douceur d'une prairie en fleur...
Toutes les choses sont reliées entre elles. Vous devez apprendre à
vos enfants que la terre sous leurs pieds n'est autre que la cendre
de nos ancêtres. Ainsi, ils respecteront la terre. Dites-leur aussi
que la terre est riche de la vie de nos proches. Apprenez à vos
enfants ce que nous avons appris aux nôtres : que la terre est notre
mère et que tout ce qui arrive à la terre arrive aux enfants de la
terre. Si les hommes crachent sur la terre, c'est sur eux-mêmes
qu'ils crachent.
Ceci nous le savons
: la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient
à la terre. Toutes les choses sont reliées entre elles...
Commentaires
C.est marrant que tu cites cette lettre, car ton précédent billet m'a fait penser à un autre passage - ou à un passage d'une des nombreuses autres adaptations du discours de Seattle :
Je suis un sauvage et je ne connais pas d’autre façon de vivre. J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tirons que pour subsister.
Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent.
Faux ou pas, le texte transmet un beau message.
Nanouk--) c'est un des problèmes, Seattle n a jamais traversé les montagnes donc n'a pas vu de bisons. Et puis il est mort en 1866 avant que le train ne se rende chez lui ( 1869 je pense)
Que nous importe qu'il soit vrai ou faux, ce texte? Quel qu'en soit l'auteur, il est vrai et c'est suffisant pour moi.
Je ne suis pas certain que les indiens mourront tous. Alors que jour après jour, j'ai la crainte que les hommes qui font mourir les indiens mourront plus vite qu'eux, quelle que soit leur pigmentation.
Je sais que je ne saurais pas survivre plus de trois jours dans le désert brulant que j'aime tant pourtant, ni plus de trois heures dans le blizzard de par chez toi, qui me glace rien qu'à y penser. Je ne crois pas faire mourir d'indien par ma vie, mais je n'en suis pas sûr.
Je sais que l'avenir n'est pas de mon côté, mais ce n'est pas grave, je suis vieux. Je mourrais, et deviendrai un chat chez DDC.
Andrem--) tu as raison que les indiens survivent, oui, ils s'adaptent mieux, sont moins dépendants des réseaux. Et ce n'est pas toi qui personnellement fait mourir les indiens, ce sont les politiques gouvernementales du Canada et des USA.
Ce sont les urbains les plus fragiles, ni ceux du déserts, ni ceux qui vivent dans la neige.
c'est un texte magnifique, et comme le dit Andrem, qu'importe qu'il soit véridique ou pas, il retranscrit magistralement le choc des pensées... et en creux ce qui nous attend, nous les hommes blancs.
et je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que ce sont les politiques gouvernementales qui tuent : nous les avons élus, ces gouvernements... nous sommes donc tous responsables.
(jusqu'à un certain point en tout cas... on s'entend que ce n'est guère plus que le fric qui gouverne, non les principes)
Dodinette--) jusqu'à un certain point comme tu dis.... Sauf que nous n'élisons pas des hommes mais des symboles. Par exemple, Dion n'a pas voulu représenter le courant dominant au parti Libéral et on l'a assassiné politiquement. Le chef d'état a le droit de choisi la couleur de sa cravate mais c'est à peu près tout. La démocratie? si ça changeait quelque chose ça fait longtemps que ce serait interdit.