Et puis le bonheur?

La question m'est (presque) posée par Heidi  qui se construit un bonheur habitable. Pour moi c'est différent, mais finalement ça se ressemble...

Je suis de tradition nomade, si le lieu à beaucoup d'importance, la maison pas tellement. On dit les nomades de la forêt, mais ce devrait plutôt se dire les nomades d'une rivière, dans le sens que c'est la rivière le chemin de ma vie, mon sang, mon sens. Quand je m'en éloigne, il m'arrive de perdre ma réalité. Je ne peux le faire très longtemps.

Je l'ai fait durant plusieurs années... jusqu'à ne plus savoir qui j'étais et à devenir très malheureux. Certains appellent cela dépression. J'aurais plutôt tendance à dire ne plus savoir dans quelle direction avancer, si bien qu'on ose plus bouger. J'en ai déjà parlé  comme étant une maladie du lien, avec les autres. C'est un problème de relation avec ce qui nous entoure.

Ceux qui ont déjà ressenti ce genre de douleur savent que ça ne disparaît jamais complètement, et que parfois si nous nous laissons aller, ça remonte comme une marée. Si nous ne bougeons pas, nous pouvons nous faire noyer dedans assez rapidement. Sans trop (ou avec trop) de raisons, je me suis laissé piéger. Mais ça va, c'est fini, deux jours c'est largement suffisant.

Oui le bonheur est une démarche. Je ne dirai pas qu'il se construit, parce que pour construire un peu, il faut détruire beaucoup. Mais le bonheur est un chemin qu'il faut choisir et marcher. Si on avance pas, il sera impossible de le sentir. Finalement, le bonheur c'est peut-être comme la sueur, cela sort de soi quand on fait un effort, quand on réalise quelque chose, quand on se réalise. Il faut juste éviter de faire des efforts pour s'enfuir de soi.