La preuve par mouffette

Petites nouvelles de printemps, et la preuve que j'avais promise.

Il fait superbeau à Montréal. Je rentre d'une longue marche délicieuse accompagnée de beaucoup d'oiseaux. Je m'en voulais un peu de ne pas pouvoir enregistrer, mais juste un peu tant il est parfois bon de juste céder aux plaisirs de sentir Madame Kisu, la Soleil nous caresser.

Je suis rentré pour lire un important papier de la revue Marine Mammal Research faisant état de la reprise par les grandes baleines bleues d'une route de migration abandonnée depuis une quarantaine d'années. Le grandes Dames remontent la cote du Pacifique de la Californie jusqu'en Alaska. Les eaux très froides du Nord sont beaucoup plus productives en plancton et krills que les eaux chaudes et elles ont décidé de retourner à ces pâturages magnifiques. C'est vrai que pour se nourrir les baleines bleues doivent consommer des quantités énormes de nourriture. Sauf que d'analyser les mouvements des baleines strictement sur la base d'un raisonnement utilitariste ne conduit à rien. Les grandes Dames entendent la mer comme nous en sommes incapables, nos instruments perceptifs étant trop inadéquats.

Pourquoi retournent-elles au Nord maintenant alors qu'elles avaient abandonné cette route? Comment chantent les fjords d'Alasaka pour les attirer? Il faut poser de nouvelles questions pour vraiment comprendre ce qui se passe.

Il y a plusieurs mois, je parlais du terrain de mon ami joueur de go qui a été envahi par les mouffettes. Alors qu'il tentait de les filmer dans la faible lumière de la fin de journée, il a pris par hasard une preuve de l'efficacité des hiboux pour chasser la mouffette.

La photo est bien sûr très moche parce que j'ai dû la gonfler au maximum et pousser le contraste et la luminosité tant que j'ai pu. Mais on voit très bien le hibou (un moyen duc à mon avis) qui a mangé au moins la moitié d'une mouffette. Quelle puissance chez ce gros prédateur ! Un chat n'a aucune chance...