La fin du thon
dimanche 21 mars 2010, 14:51 Ecolo Lien permanent
J'ai écrit ce texte en 2007. Mes pires craintes se sont confirmées. L'avidité des humains ne connait pas de limites. Nous nous autodétruisons. Ce qui se produit avec le thon, se produit aussi avec la forêt, l'eau, les terres arables. Dommage, pour nos enfants qui n'auront pas à manger.
Mangez des sushis, il n'y a plus d'espoir pour le thon. En autre temps, j'aurais plaidé pour un boyccot du thon, surtout le thon rouge. Mais après la réunion de l'ICCAT à Antalya en Turquie, c'est le désastre, il n'y a plus d'espoir.
« La Commission internationale de gestion des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a tenu son assemblée annuelle le 18 novembre (2007) à Antalya en Turquie. Les décisions qui en découlent révoltent les ONG et associations écologistes. L’ICCAT a notamment décidé de maintenir le total autorisé de capture (TAC) de thon rouge en 2008, alors qu’il devait être réduit de 10%. Depuis plusieurs années, les scientifiques recommandent que ce quota soit divisé par deux, pour permettre aux générations de thon rouge de se renouveler. » Cette citation des fils de presse est bien en dessous de la réalité, si je me fie au scientifiques canadiens qui étudient ce qui se passe avec les thonidés de l'Atlantique. Pour eux, il n'y aura plus de thons à pêcher dans 5ans, 7 ans aux maximum. Alors cela ne sert à rien de se priver, il est trop tard pour les thons, la disparition est maintenant certaine.
S'il est possible de faire la pisciculture de plusieurs espèces de poissons, avec le thon, il n'y a pas encore de méthode efficace. Oui en Méditerranée on pratique le gavage dans des grandes cages, mais ce n'est pas vraiment de la pisciculture, puisque pour assurer la survie de l'espèce, il faudrait pratiquer l'élevage à partir des oeufs, et là-dessus, je n'ai pas vu de fermes piscicoles qui avaient réussi à le faire. Je sais bien que les zoos et les animaux modifiés qui ne peuvent vivre qu'en élevage, ce n'est pas la solution idéale pour protéger la diversité biologique. Mais c'est quand même mieux que de voir disparaître une espèce.
Mais les grands prédateurs en mer, comme le cabillaud ou le thon sont absolument essentiels pour maintenir les équilibres et la santé des différents troupeaux avec lesquels ils interagissent. J'ai fait plusieurs fois des billets qui expliquent que les caribous comme les orignaux ont besoin des loups pour survivre. Que le prédateurs est au service de sa proie, et que sans lui, la proie ne survivrait pas. Dans la mer le principe est le même.
Les Grands Bancs de Terre-Neuve étaient la plus grande réserve de protéine du monde. En exterminant les morues, ce sont presque tous les espèces des mers du Nord qui sont maintenant menacés de disparition. Les éclosions de plancton, l'herbe de la mer, sont maintenant consommés par des méduses et surtout les méduses géantes (200 kilos) que très peu de prédateurs peuvent attaquer.
Alors que la vie, c'est d'abord la recherche de la complexité, l'action des humains entraine une simplification, une réduction des espèces et des chaines alimentaires, et cela ne peut avoir qu'un nom: la mort.
Commentaires
je lis ça en écoutant ça : http://www.facebook.com/l.php?u=htt..."
et j'ai juste envie de me mettre la tête sous l'oreiller et d'oublier.
quand l'homme aura tout anéanti il se rendra compte que les billets ne sont pas comestibles et se demandera comment il en est arrivé là. et nous, nous ne pouvons qu'être témoins impuissants de ce que des gens que nous avons pour la plupart choisis sont en train de faire à notre maison.
lien ci-dessus à remplacer par http://www.youtube.com/watch?v=8hI1...
tu as raison, le vivant est du côté du complexe, résolument, infiniment. Et dire qu'enfant je me désolais de la disparition du dodo...
Comment veux tu que notre l'espèce traite intelligemment les animaux et la nature alors qu'elle trucide ses frères humains.
Ses dernières années "de soit disant crise" les dépenses pour l'armement dans le monde n'ont jamais été aussi importantes et les riches n'ont jamais été aussi riches.
Je suis révoltée aussi. Et je n'en peux plus d'entendre qu'on ne peut rien faire. Nous sommes les peuples et tous ensemble nous devrions pouvoir faire. Réveillons nous.
Moukmouk, as tu vu l'article que nous avons publié ensemble le Chum et moi ? (il a fallu qu'on soit vraiment énervés pour faire un si long texte tous les 2...) http://elleestfollecellela.blogspot... ? Qu'en penses tu ?
Moukmouk, as tu vu l'article que nous avons publié ensemble le Chum et moi ? (il a fallu qu'on soit vraiment énervés pour faire un si long texte tous les 2...) http://elleestfollecellela.blogspot... ? Qu'en penses tu ?
Bonjour
Connaisez-vous l'Ouroboros? C'est le serpent qui se mord la queue. Vieux symbole grec.
Autrement dit il se nourrit de lui-même, c'est ce que nous faisons.
La terre pourrait sans problème nourrir 9 milliards d'individus, peut être 12 en se privant un peu.
Mais pour cela une seule condition: que chaque individu procède du même développement. Ni l'Europe, ni l'Amérique du nord ne peuvent garder ce rythme de consommation (et que dire du Japon?)
Si nous n'y prenons garde... Oh et puis non je vous laisse la surprise!
Moi, j'aime pas les sushis.
Et ça m'énerve, quand j'entends qu'on critique les écolos, ici, parce qu'ils parlent de décroissance.
Le monde marche sur la tête; ou fonce dans le mur, comme tu dis. Par égoïsme.
"Chez les dirigeants (français), endurcis à une vie de concours et de poursuite de performances toujours plus élevées, « même pas mal » est une devise répandue. L'endurance, la résistance à l'épreuve et la « répression pulsionnelle », comme dit Norbert Elias, sont des attributs fréquents chez les leaders (d'entreprise, politiques ou sportifs). Il est inutile d'accompagner quelqu'un qui n'a pas conscience qu'il va mal, ou du moins qu'il pourrait aller mieux. Je rencontre parfois des managers qui agissent comme s'ils avaient besoin de se cogner contre un mur pour s'apercevoir qu'il y en a un. Que faire ? Être patient, garder l'espoir et faire confiance à la personne pour sa capacité de faire face, le moment venu. » dit Thierry Clavel dans son dernier livre.
C'est juste que c'est complètement insupportable pour ceux qui voient le mur, ne veulent pas y aller mais ne réussissent pas à trouver un frein assez puissant pour changer de chemin.
Puisque la raison ne marche pas, que pourrions nous trouver de créatif pour créer la nécessaire rupture Des idées
Dis tu seras rentré pour l'heure de la terre le 27 mars ? Oui c'est une goutte d'eau insignifiante, mais c'est aussi une manière de dire tous ensemble aux climato-sceptiques de se taire. Non ?
Si Moukmouk c'est égaré sur la banquise c'est la "fin des haricots" !
et que dire s''il est tombée nez à nez avec une ourse ou alors en avec une dame caribou qui lui a raconté sa dernière tournée de cadeaux de Noel. Va falloir surveiller les cheminées l'année prochaine !