Et paf! Sur la gueule du Canada!

Le Canada organise une petite réunion entre copains pour se partager l'Arctique. Ça ne passera pas inaperçu.Je sais que tout le monde parle de l'ignoble budget du Québec, mais ça compte aussi.

Le Canada tient actuellement une réunion sur le développement de l'Arctique, en marge des discussions sur la préparation du prochain G8. Sauf que ce ne sont pas tous les pays qui sont invités. Seuls les USA, La Russie, la Norvège et le Danemark sont invités à la table canadienne. Autrement dit, seuls sont invités les pays qui produisent actuellement du pétrole dans l'Arctique, parce qu'il ne faut pas que les écolos chiants se mettent à parler de protection de l'environnement, de déglaciation, de contrôle du trafic maritime, et autres bêtises qui empêchent de forer en paix.

Parce que pour le gouvernement canadien, l'Arctique n'a de sens que comme réservoir de gaz et de pétrole et qu'il y a des priorités dans la vie : nourrir la machine à détruire la Planète.

Chose étonnante, le ministre Cannon ( affaires extérieures, l'organisateur de cette réunion) reconnaît qu'il y a une déglaciation rapide de l'océan Arctique, et qu'il faut gérer les pêches. Pourtant, ce même gouvernement a coupé toutes les subventions aux scientifiques qui étudient les changements climatiques, la déglaciation, et les effets sur la faune et la flore là-haut. On va gérer les pèches, mais sans savoir ce qui se passe pour les poissons. Autrement dit, il faut se partager les poissons tout de suite pendant qu'il y en a encore. Après ? Mais qui parle de long terme ? Pourquoi parler de long terme quand on pousse de telles politiques ?

Hier, dans un geste qui peut sembler étonnant, mais qui me donne espoir, Hilary Clinton a déclaré que nous pouvait discuter de l'Arctique et de l'exploitation des ressources sans que tous les pays impliqués et que les représentants des Inuit soient parties à ces débats. Il semble bien que cette déclaration a fait avorter les objectifs de la réunion. Les autres pays participants ne voulant être vus comme les méchants pollueurs qui appuient les positions destructrices que défend le Canada sur toutes les tribunes du monde.

Bien sûr, cela n'empêchera pas les sociétés pétrolières de travailler à se partager l'Arctique. Mais au moins, cela a mis en évidence (s'il en était encore nécessaire) que le Canada ne connait qu'une seule priorité, le pétrole.