Too greedy!

C'est la critique habituelle qu'on entend pour décrire les grands banquiers américains, trop avides. 

Je pense que c'est de la part du cinéaste vedette Michael Moore que j'ai entendu pour la première fois cette idée : « Too greedy » les grands financiers du monde sont trop avides et ont détraqué la machine économique. Ils voulaient tout pour eux, ils l'ont eu et maintenant nous vivons une crise...

Je ne suis pas d'accord. Les grands financiers du monde sont effectivement trop avides et ont effectivement détraqué la machine économique, ont tellement appauvri les consommateurs qu'ils consomment beaucoup moins et la machine de production est en train de s'enrayer. Moins d'usine, moins de vendeurs donc moins d'emplois et donc moins de consommation. Ce cycle est certainement vicieux et conduit à une crise, mais ce n'est pas le vice de l'avidité qui en est la cause.

Si la crise était provoquée par des individus « mauvais » qui commettent le crime d'avidité, il suffirait de les remplacer pour que la crise s'arrête et qu'on retrouve une joyeuse croissance où tout le monde serait plus heureux, enfin pourrait se faire croire qu'en consommant davantage, on peut être plus heureux.

C'est certainement mélanger les causes et les effets. Ses « banksters » ( banquiers bandits) sont à la tête des grandes institutions financières parce qu'ils produisent beaucoup de profits, et que s'ils cessaient d'être aussi efficace dans le vol, ou plutôt dans la production de résultats financiers remarquables, ils seraient congédiés immédiatement. S'ils n'étaient pas « greedy », avides, ils seraient comme vous et moi, pauvres. Et puis ils sont à la tête d'énormes organisations de plusieurs milliers d'employés où chacun a des objectifs de rendements toujours plus élevés et sans sécurité d'emploi. Très bien payés, mais toute baisse de rendements signifie le congédiement. C'est la règle si on veut produire des milliards de profits.

C'est la mécanique économique qu'il faut changer. Créer une banque d'État capable de faire une vraie concurrence aux banques privées en prêtant aux entreprises. La spéculation vient de la rareté du capital, éliminons la rareté.

Les états sont trop endettés? Créons de la monnaie. Oui, cela faire faire de l'inflation, avec comme résultat que les très riches seront toujours assis sur un tas de papier monnaie mais qui aura perdu de sa valeur, et que les pauvres seront toujours endettés, mais que la charge des dettes sera moins lourde puisque les salaires augmenteront sous la pression... Deux milles milliards d'euros nouveaux qui payent les dettes des gouvernements et voilà, les agences de notations ne pourront plus crier que les pays européens ne peuvent payer leurs dettes, elle sera en partie payée. C'est dangereux! Ça va faire baisser la valeur de l'euro! Oui bien sûr, c'est exactement ce que font les USA en ce moment. Et puis faire baisser la valeur de l'Euro, ça donnera un bon coup de main aux usines. Ça coûtera plus cher pour aller passer ses vacances en dehors de la zone euro, mais les touristes aimeront venir vous voir.