Bienvenue à l’Auberge de l’ours qui danse.

Chaque année quand je pars, je me demande si je vais pouvoir revenir. Me revoilà en retard peut-être mais me revoilà.

Le temps est trop sec, il y a de feux qui se développent, des orages prévus me font craindre plusieurs feux surtout en forêt boréale. Il y a déjà un grand feu qui met de la fumée en haute atmosphère mais non pas de danger pour l’auberge.

En arrivant il y a monsieur et madame C. ossifragus (corneille des rivages) le seul couple de cette espèce dans les environs qui m’accueillent avec un peu d’hésitation n’étant pas certain que c’est vraiment le retour du distributeur de sardines en boite. Le petit appel déclenche les commentaires de l’ensemble de la communauté des corneilles d’Amérique du voisinage. Elles sont non seulement nombreuses mais aussi bavardes que les autres années.

Aussi tôt sorti de la bagnole, voilà Maki le merle qui se plante devant moi pour me chicaner, Pas de problème, je sais que c’est hormonal chez lui. Je ne traduirai pas, il y a des enfants qui peuvent lire ici. Je me concentre sur le concert des bruants et autres passereaux qui m’accueillent en espérant que les mangeoires seront bientôt pleines. Je ne me fais aucune illusions, on aime un aubergiste pour sa table, pas pour son ventre rebondi ni pour la qualité de son pelage.

 

Pas d’hirondelles, pourtant il est très tard. Je suis très inquiet. Je vais quand même attendre quelques jours avant de conclure que c’est la fin pour celles qui dessinent la joie dans le ciel. Je ne veux pas qu’elles disparaissent, même si je sais qu’elles n’ont que très peu de chances de survie.

 

Courage mes chers clients à plumes, dans quelques jours tout sera revenu comme il se doit. Votre aubergiste est de retour!