Une triste histoire,

J’ai un texte à livrer. Je n’ai pas vraiment le temps de faire un billet. Mais je suis tellement triste que je ne peux pas continuer à travailler sans me libérer le cœur, du drame que je viens de vivre.

Avec les grands froids qui vont bientôt venir, il est bien logique de chercher un abri confortable. Alors, il est tout aussi logique que des petits visiteurs cherchent à entrer dans la ouache, où il y a chaleur et ample provision. Je fais de grands efforts pour ne pas m’en apercevoir, même quand des grattements dans les murs me réveillent la nuit, je me dis que c’est sûrement une branche qui frotte contre la maison.

Mais quand il y a des petites crottes près du pot de sucre, je dois intervenir. Cela me fait toujours de la peine, de mettre une trappe, mais l’abus du jeune entreprenant doit être puni.

Cela ne faisait pas 10 minutes que j’avais mis la trappe que paf! Il y a prise, à moins de 2 mètres de moi. Je me retourne, rien ne bouge, il n’a donc pas souffert. Il y a peu de souris en forêt. Ce sont de gentils mulots, en très grands nombres puisque cela constitue la première nourriture des chouettes et des hiboux forts nombreux dans le secteur.

Gentil, il l’était peut-être, mais surtout très beau. Il a le ventre et le menton tout blanc, un peu de brun sur le dos, et le reste du poil d’un gris-vert très chic. Les oreilles sont particulièrement craquantes, toutes rondes et douces. Les vibrisses sont disposées avec art, on est en face d’un rongeur sûrement efficace.

Je suis allé déposer la dépouille sur le plateau où je mets l’été les grosses graines pour les oiseaux. Probablement que demain matin, elle aura disparu, du moins j’espère.

Je n’avais pas le cœur de faire une photo, j’en ai trouvé une très ressemblante sur l’internet. Je me suis assuré qu’elle était libre de droit.