Il est revenu!

Il y a pas à dire c’est le printemps. Il est revenu. Jamais je ne l’avouerai, mais je pense que c’est de lui dont je m’ennuie le plus durant l’hiver. Coureur, gouailleur, menteur, il est le printemps. On sait qu’il ment, mais on veut tellement le croire.

Fidèle le roselin est revenu. C’est bien le Sud, la chaleur et les insectes si gros qu’un seul fait tout un repas, mais si on veut les bonnes places il faut revenir tôt. Profitant d’un front chaud qui vient du Golfe du Mexique, il s’est laissé pousser par le vent, et il est arrivé hier. J’ai bien su en l’entendant que cela voudrait dire du vent et de la pluie pour aujourd’hui, mais je ne m’en plaindrai surtout pas. La neige va disparaître en ville. Les fleurs ne pousseront pas demain matin, mais tous les espoirs sont permis.

J’ai vu aussi un cardinal, un merle, des sittelles et même un chardonneret dans une petite heure de marche. Alors, je suis sûr qu’il y en a beaucoup d’arriver. Mais Fidèle est revenu, nous ne résisterons pas. Nous laisserons nos cœurs s’enflammer comme si nous ne savions pas que le printemps ne dure qu’un instant, que cette joie qui nous anime sera payée de tristesse plus tard. Mais de ne pas vivre cette joie voudrait dire ne pas vivre…

Alors, je lui ai dit (excusez mon accent ça fait longtemps que je n’ai pas pratiqué) :

Il a répondu :

Oui c’est vrai, moi aussi j’ai eu un amour d’hiver, alors je n’ai pas à me plaindre. Mais je suis bien content que tu sois de retour pour me dire que c’est encore possible. Tout est possible, merci.