Nouvelles urbaines suite

Il y a fort longtemps, au début de ce blog, j'ai expliqué comment, en ville, je vis dans un quartier au top de la branchitude et que c'est un grand avantage pour un ours, parce que si j'ai l'air de cela c'est que je m'habille à Milan moi, et que dans 5 ans vous aurez tous l'air des ours. Enfin je ne dis pas ça à tout le monde, parce que ceux qui sont vraiment mal habillés, magasinent pour vrai à Milan, eux.

Dans ce billet, je vous expliquais que depuis que le quartier avait été reconnu mondialement, la banque voisine était devenu un salon de beauté ultra-chic qui, d'après ce que je vois de la clientèle qui y entre, recycle les vieilles dames en jeunes de 30 ans. Je fouille régulièrement les poubelles pour trouver où ils mettent les années qu'ils arrachent comme ça au gens, mais rien. Je présume donc que pour eux les années sont liquides et coulent à l'égout quand on ne veut plus les voir. Alors que moi je traine lourdement le poids des ans, solidement accroché à ma carcasse.

Mon voisin de droite, un bureau d'avocat s'est transformé en bordel chinois. Les ours ne sont pas admis, je ne suis jamais entré. Je ne sais donc pas si c'est le même personnel, mais j'en doute, les avocats n'étaient pas chinois. Par contre, je me suis fait dire que c'était tout aussi cher qu'avant, mais que c'était beaucoup plus agréable. C'est donc un progrès.

Ou plutôt c'était un progrès. Les affaires du bordel chinois semblaient extrêmement florissantes. Le jeune monsieur qui contrôlait les entrées était à pied durant le premier mois, mais pouvait s'assoir dans une porche après une demi-année. Pour bien parler français, je ne sais pas s'il pratiquait le Hard Discount dans son start-up, ou si les spin-off ont atteint la cible, mais dès la deuxième année, le merging trend l'a forcé off-market.

Le nouveau propriétaire n'a pas compris que dans ce monde branché, la qualité du produit était prioritaire. Exit, les très petites dames qui allaient à la messe le dimanche matin, et qui aimaient beaucoup caresser Platon (qui ne s'en plaignait pas du tout). Je n'ai jamais vu les nouvelles occupantes des lieux, donc je m'abstiendrai d'en parler. Sauf que les opérations commerciales ont cessé, et que le local est à louer. Je dois donc conclure que la nouvelle direction n'était pas à la hauteur.

Mais après un tel standing, j'ai peur que les nouveaux occupants, dégradent la qualité de vie du quartier. Imaginez, si des dentistes ou pire encore des comptables louaient le local... fiou! La déchéance.