Drame chez les merles d'Amérique?

J'ai souvent parlé de mon grand ami Maki le Merle, amitié qui dure depuis plusieurs générations puisque c'est mon père qui m'a appris le langage des merles.

Le Merle d'Amérique est un cousin assez éloigné du merle noir d'Europe, à peu près la même taille, mais la grande différence c'est la qualité du chant. Si le merle noir a un rire grinçant qui exprime bien le snobisme de l'oiseau, celui d'Amérique nous fait des mélodies merveilleuses, la preuve qu'il est la plus grande des grives d'ici. Il aime chanter, et on l'entend partout aussi bien dans les villes que dans les champs.

C'est le premier oiseau qui chante le matin. Une heure avant le lever du soleil, il fait sa prière du matin.C'est le moment où il s'applique le plus, qu'il invente de nouvelles formules, qu'il poétise son chant pour dire la beauté du Monde. J'ai la chance d'avoir le perchoir de Maki à moins d'un mètre de la fenêtre de ma chambre, et donc c'est avec un très grand plaisir que tous les matins je me fais réveiller en jouissant des variations et subtilités qu'il invente pour nous souhaiter la meilleure des journées. Ceux qui trouvent que c'est trop tôt, n'ont qu'à fermer la fenêtre et pourrir dans leurs propres émanations.

Sauf que ce matin, une grande inquiétude m'assaille. Il cesse de faire ce chant tout de suite après l'éclosion des oeufs pour une quinzaine, jusqu'à ce que les petits soit en mesure de se défendre. Logiquement, ça devrait faire au moins une semaine qu'il ne chante plus. Alors ce matin, je crains que ce qui s'est passé pour les hirondelles arrive aussi pour les merles. Les oeufs seraient stériles. Je dis « seraient » parce que je n'en ai pas encore la certitude. Il est hors de question que j'aille voir ce qui se passe même si je sais où est le nid ( ne le dites pas à Maki, il fait tout pour m'indiquer d'autres endroits).

Le Merle d'Amérique est un cousin assez éloigné du merle noir d'Europe, à peu près la même taille, mais la grande différence c'est la qualité du chant. Si le merle noir a un rire grinçant qui exprime bien le snobisme de l'oiseau, celui d'Amérique nous fait des mélodies merveilleuses, la preuve qu'il est la plus grande des grives d'ici. Il aime chanter, et on l'entend partout aussi bien dans les villes que dans les champs.

C'est le premier oiseau qui chante le matin. Une heure avant le lever du soleil, il fait sa prière du matin.C'est le moment où il s'applique le plus, qu'il invente de nouvelles formules, qu'il poétise son chant pour dire la beauté du Monde. J'ai la chance d'avoir le perchoir de Maki à moins d'un mètre de la fenêtre de ma chambre, et donc c'est avec un très grand plaisir que tous les matins je me fais réveiller en jouissant des variations et subtilités qu'il invente pour nous souhaiter la meilleure des journées. Ceux qui trouvent que c'est trop tôt, n'ont qu'à fermer la fenêtre et pourrir dans leurs propres émanations.

Sauf que ce matin, une grande inquiétude m'assaille. Il cesse de faire ce chant tout de suite après l'éclosion des oeufs pour une quinzaine, jusqu'à ce que les petits soit en mesure de se défendre. Logiquement, ça devrait faire au moins une semaine qu'il ne chante plus. Alors ce matin, je crains que ce qui s'est passé pour les hirondelles arrive aussi pour les merles. Les oeufs seraient stériles. Je dis « seraient » parce que je n'en ai pas encore la certitude. Il est hors de question que j'aille voir ce qui se passe même si je sais où est le nid ( ne le dites pas à Maki, il fait tout pour m'indiquer d'autres endroits).

Dans une semaine, j'aurai la réponse. Un monde sans hirondelles ce serait un monde tellement triste, et un monde sans merles ni grives, ce serait un monde laid... et ça, c'est pour moi, totalement insupportable. Nous n'assistons pas à un recul du vivant, mais plutôt à un effondrement rapide de tout ce qui vit. Les chantres de la croissance verront le prix du mépris de la vie.