Une fauvette en fête

Les savants experts ont décidé que ce qui s'appelait Fauvette en Europe s'appelle Paruline ici... Il y a surement des différences! mais à l'oeil je n'en vois pas. Il y a une Fauvette qui fête ses trois ans. Alors je vais faire une reprise en cadeau. L'histoire se passe en septembre...

Si dans une forêt d’Amérique du Nord vous voyez un petit oiseau qui mange des insectes et qui n’est pas brun, vous dites : tiens, une paruline! Et vous avez probablement raison. Après ça se complique…

Aujourd’hui, il y a un bon vent de Nord, alors les petits oiseaux en profitent pour se faire porter vers le Sud. Je viens de passer la dernière heure à tenter d’identifier trois petites parulines qui sont dans la haie juste devant ma fenêtre. Ce sont des parulines sans aucun doute, mais lesquelles des 50 espèces(entre 45 et 55 selon les guides)? Très difficiles d’autant plus que le chant est variable. J’ai même un guide qui a 4 pages de parulines dites déroutantes, très difficiles à identifier et qui pourraient être ceci ou cela.

Mais ce n’est pas d’avoir un nom qui est important. Si nous avons des forêts en ici, c’est parce qu’il y a des parulines qui font le travail de les nettoyer des insectes, chenilles et autres mangeurs de feuillage. On devrait peut-être remercier les insectes parce que grâce à eux nous avons des parulines, mais ce n’est pas ça le sujet.

Ce matin, j’ai donc tenté de retrouver la paruline entendue hier. Je fais aller mon petit appeau dans un chant assez vague… pas de réponse, mais un certain silence, je recommence trois ou quatre fois, et tiens quelqu’un me répond. Je tente de reproduire le dernier son et voilà que ça fonctionne, le son est plus clair, il est plus prêt. Je remarque aussi la finale du chant 3 notes, la dernière un peu plus claire. Je recommence avec l’appeau, et il sort la tête d’entre les branches pour savoir qui osent envahir son territoire. C’est très court, mais j’ai vu le beau jaune et surtout la collerette noire si particulière de la paruline du Canada.

Je remercie l’ami Pierre pour la photo, c’est toujours un exploit que de photographier une paruline (zut je ne retrouve plus la référence exacte mais je cherche). Ce sont des oiseaux qui vivent dans les feuillages, ils ne sont pas particulièrement timides, mais leurs monde est toujours limité par des feuilles. Les bruants et les grives ont l’habitude de choisir un perchoir pour chanter, instant parfait pour les photographier, pas les parulines. Certaines vivent plutôt au sol, d’autre en mi-hauteur, plusieurs dans la canopée, cela peut servir pour savoir de qui l’on parle.

C’est finalement le printemps juste avant que les feuilles sortent que c’est le plus intéressant d’aller entendre et voir les parulines. Les couples se cherchent, ça piaille sur toutes les branches et si au début on veut identifier, on se laisse vite aller au bonheur de tant de vie.

Un de mes guides utilise des phrases mnémotechniques pour reconnaître les chants, pour la paruline du Canada je suis pas sur d’entendre la même chose qu’eux. Le guide dit : j’suis-petit-j’suis, dis-j’sais-ti! Qu’en pensez-vous?