Encore une fois

Encore une fois on coupe un arbre, comme à chaque fois je me sens un peu mourir.

La ville doit réparer les égouts et pour cela creuser un immense trou juste en face de la maison. Mais voilà, il y a un arbre, un jeune érable de 35 ans, en pleine santé, qui fait tranquillement son boulot de dépollueur, de pacificateur et d'ombrageur. Un être vivant ordinaire, on héros ordinaire qui tenait une partie du monde sur son tronc.

Il était l'univers pour des millions d'insectes, le garde-manger et la maison de dizaines d'oiseaux. Rien qu'un arbre comme les autres, un simple élément dans la chaine de la vie.

Des opérateurs très compétents sont venus avec d'immenses machines et en quelques minutes ont détruit 35 ans du travail de la vie.

Comme l'arbre faisait son boulot, ils ont fait leurs boulots, sans trop en mesurer les conséquences.

De la même façon et pour protéger approvisionnement en eau de plusieurs villes de banlieue, le gouvernement du Québec creusera la sortie du Lac des Deux-Montagnes de 90 petits centimètres. Dans 5 ou 10 ans, on parlera de cette intervention comme une erreur majeure, une catastrophe écologique. Mais pour l'instant, il faut de l'eau pour arroser les gazons des banlieusards.