Bizarre l’écriture d’un blog
mardi 20 juin 2006, 03:10 General Lien permanent
Presque à chaque fois, c’est pareil. Je me choisis un sujet pour mon billet, je fais un peu de recherche pour ne pas trop dire de bêtises, Il arrive même que je sélectionne une photo, le chant d’un oiseau, mais au moment d’écrire, cela part dans une autre direction. Rien à faire mes doigts ne m’obéissent plus et « cela » veut écrire quelque chose d’autre.
J’ai connu un écrivain célèbre qui a vendu des centaines de milliers de bouquins, et pour qui j’ai produit des pièces de théâtre. Lui le geste d’écrire, il appelait cela : « dompter la bête », comme si un monstre intérieur le forçait à écrire, et il le faisait jusqu’à l’épuisement total. C’était pour lui un geste hors de contrôle, une urgence vitale, un cri douloureux. Une façon en quelque sorte, de retrouver une paix intérieure.
Ma petite voix n’a rien de monstrueux. C’est une enfant souvent capricieuse qui essaie de me charmer, de me faire rire. Elle tente d’éviter de pleurer parce que cela ne sert à rien, mais qui sait très bien m’amadouer, me prendre par la main et m’emmener par son sourire, là où je ne voulais pas aller. J’espère que les chemins qu’elle choisit vous mèneront quelque part, je ne peux pas savoir où.
Par exemple ce soir, il faut que je parle du concours, des très belles entrées de Doune et de Nziem, sa Maigrelette est vraiment craquante. J’ai même pensé y mettre tout de suite un son… Mais je voulais aussi parler d’un événement rare, la formation d’un nouveau clan de bélougas en baie de Gaspé. C’est probablement la première fois que cela sera documenté. Il faut aussi que je vous parle de mon ami le balbuzard, et des amours de Nokosa, et d’Isa l’épaulard dans son très lointain Nord, qui veut dessiner dans l’eau les aurores boréales. Après tout c’est un blog sérieux de thérolinguistique.
Et puis j’aimerais tant vous parler de mon plus grand ennemi, du « Socrate » le fondateur de ce qui deviendra l’Europe des idées. Et de l’amour, et de la dépression, la sale bête, un chapitre que nous avons ouvert ensemble, mais qui est loin d’être refermé. Et des loups qui ont tant à nous apprendre.
Je me demande comment les autres écrivent. La plume si polie, si élégante d’Anita, la bataille pour la vie de Samantdi, ou la logorrhée joyeuse d’Angel, le bonheur tranquille de Chiboum, et de tant d’autres… C’est chouette les blogs.
Je ne sais pas si ce nouveau moyen de communication pourra remplacer le chant des baleines que les Japonais insistent pour exterminer, mais il y a certainement là une façon d’être humain et de lutter pour le rester.
Commentaires
envouté, Moukmouk!
Tu sais c'est pareil avec le dessin! Ca fait plusieurs jours que j'essaie de dessiner un "bavard oiseau chocolat"
et a la place j'ai fait trois fraises, 4 chats et deux radis. Comme quoi.
Les chemins de traverses sont faits pour etre empruntes
Personnellement, j'ai environ dix billets de "retard"... et à peu près dix fois plus en germination ! Y a ce qu'on veut faire, y a ce qui vient, y a les surprises qui s'intercalent, le plaisir qu'on prend à partager, l'émulation des uns et des autres, le temps qui ne nous donne que 24 heures par jour...
Au final, il y a surtout une très grande créativité qui se dégage de tout çà, et c'est bien là, de mon point de vue de Trollette, l'essence même de ce qui se passe sur la blogosphère. C'est une espèce de chant à plusieurs voix, qui passe de mer en océan, de rivières en filet d'eau dans le robinet... qui élargit le champ des possibles.
Le petit monde de chacun a ainsi des antennes qui s'étirent très loin...
Ce que je constate, c'est qu'avec les blogs, la démarche reste très active, même si l'activité principale est de regarder, visiter, de prendre le temps, sans pour autant laisser un commentaire. N'empêche, celà vient de soi pour aller vers l'autre, chacun se rend disponible à la différence. Alors forcément, il y a rencontre. Et enrichissement mutuel...
J'ai hâte de lire les nouvelles de tout ce petit monde ! En attendant, je tente de grabouiller un oiseai improbable... qui va le rester pour mon papier, je crois bien !
;o)
Tu veux un secret, mon Moukmouk ? Le bonheur tranquille c'est la bête une fois domptée. Une sorte de politesse du désespoir dans les mauvais jours, et dans les bons, les plus nombreux, une philosophie du "prends ce qu'il y a de bon à prendre" !!
En tout cas je suis bien d'accord avec toi, ce mode d'expression réhumanise beaucoup de choses entre les humains. Entre ceux qui s'y prêtent.
C'est sans doute pour ça que nous étions tellement nombreux(ses) à avoir envie de te lire sur un blog, pour que d'autres encore puissent en profiter !
Et puis tu nous diras, moi aussi je pars souvent avec une idée de billet que je n'écris finalement jamais, ou bien assez râté, alors si tu y arrives tu me donneras ta recette, dis ?
La trolette> c'est beau ce que tu dis :')
Moukmouk> moi, je fonctionne au jour le jour... parfois, j'ai pleins d'idées de posts mais il suffit que j'ai envie de tester autre chose, que je sois d'humeur sombre, etc... pour que tout vole en éclat et que ça change du tout au tout... bon, tout ça pour dire que je n'ai aucun conseil à donner (huhu, cela valait-t-il la peine que je l'écrive?)
A'toshka--) 3 fraises, 4 chats et 2 radis, mais je pense que tu as faim!
Trollette--) oui le réseau les murmures de plusieurs finissent par faire un chant.
Anne--) tendresse
Doune--) ça vaut toujours la peine
Ne te pose pas trop de questions, ou tu vas finir par écrire aussi rarement que moi (sur le blog, je veux dire)
Des bises, monsieur l'ours
le principal c'est que ça vienne du coeur.. et on le sait bien, ce qui vient du coeur est totalement imprévisible. Si y avait un moyen de le maîtriser c'ui là ça s'saurait..
D'ailleurs le prévisible est ennuyant et ennuyeux.
moukmouk, ça ne fait pas longtemps que je viens te voir (et au début j'ai eu un peu de mal à accrocher), mais ça me fait un bien fou de voir que tu te laisses emporter par ta plume. je rejoins entièrement la trollette, et je ne saurais certainement pas dire mieux.
moi aussi cette tentation m'effleure à chaque billet, mais je me tiens à une discipline certaine. probablement à tort, quand je vois la sérénité qui émane de tes lignes ? je suis toujours d'avis qu'il faut respecter mon lecteur en ne lui imposant pas de m'accompagner dans mes méandres personnels. si je lui donne un sujet en titre, je m'y tiens... et ce qui me vient en cours de route, je le mets dans un brouillon et ça me servira (peut-être) pour autre chose.
si ça se trouve, je vais me laisser tenter par la liberté de la plume un de ces jours... (mais je crois que j'aurais trop peur que ça ne soit pas aussi réussi que toi !)
Dodinette--) si j'étais un monsieur sérieux je serais discipliné. Mais je suis un ours, et les ours n'oublie pas que c'est plus chouette de jouer qu'être sérieux.
Nziem--) maitriser ton coeur? tu veux vraiment l'arrêter? Ne fais pas cela je t'en prie.
Isa--) je ne pose pas des questions mais il y en a un tas qui se pose à moi. Alors j'essaie d'éviter de répondre en parlant d'autre chose.
Cher Moukmouk, on n'écrit bien que ce qui nous échappe. Moi aussi je travaille beaucoup en amont, je dirais même que je me donne un mal de chien, je recherche, j'investigue, tout ça pour me donner ensuite la liberté de suivre cette "force intérieure" qui prend le contrôle de moi et n'en fait qu'à sa tête, me laissant épuisée et heureuse sur le rivage, comme après un accouchement. De quoi accouche-t-on ? De quelque chose qui nous ressemble et qui ne nous ressemble pas, qui a sa propre personnalité, et qui nous fait aussi accoucher de nous-mêmes. Sa naissance acccompagne la nôtre. C'est épuisant, mais c'est rare et précieux.
En tout cas laisse les faire, tes différentes voix. C'est chouette de pouvoir te lire.
(:
(non mais je n'ai rien à ajouter, les gens parlent bien et je me sens petite)
moi aussi je me laisse toujours entraîner dans des endroits complètement improbables quand j'écris. Un jeu que j'aime bien faire : commencer par titrer mon post, puis écrire les premières lignes et me laisser promener au fil des mots - pour le plaisir de voir jusqu'où je suis capable de dériver.
Puis, au final, bien sûr, comparer ma prose au titre (et sourire)
j'aime quand tu parles mouk
continue siteuplé *
tiens comme LucieChou
comme quoi, le double de son âge, et j'ai rien à ajouter
quoi loghorrée? on croirait que j'ai la diarhée des mots, eh oh ^^ ceci dit c'est le cas. Au moins depuis le blog, je saoule moins les gens, je saoule un public hin hin hin
continue d'écrire comme tu le vis, c'est encore le mieux.
Salut! C'est une site tres interesant! J'aime bien cet article. Je sais, qu'il y a une site avec les plus neuvelles mp3 chansons. C'est tres interesant!!!