Moukmouk de Pohenegamouk

J’ai à ramasser des éguilles de pin pour faire un pailli sur mon jardin de fines herbes. Je tente d’activer mon balai à feuilles, mais il ne veut pas, mes yeux quittent le travail à faire pour regarder la montagne, toute habillée de ses couleurs d’automne. C’est tellement beau que je suis incapable de faire autrement que de me perdre dans la contemplation.

Tout à coup, j’entends derrière moi, comme un grand éclat de rire, et puis un tambourinement. Un pic! Se retourner oui, mais lentement, il n’est pas question de le menacer par un geste brusque. Il est tellement beau que j’ai envie de crier. C’est le grand Pic, 50 cm de haut, rouge noir et blanc, une splendeur.

J’ai cru le voir une fois, il y a 7 ou 8 ans, mais ce n’était qu’un mouvement rouge et noir dans la forêt aussi vite disparu qu’il était apparu. Et le voilà, bien à la vue, exposant toute sa force et sa splendeur. Il me regarde, lève sa crête très rouge pour me saluer, tourne le bec pour me montrer sa moustache rouge pour me dire qu’il est un male. Il fera une pause comme s’il attendait que je déclenche l’enregistrement et puis son tambourinement le plus clair, son cri le plus net, et il disparaît. J’ai cru un instant que c’était pour moi qu’il a fait cette apparition. Mais non, je crois plutôt que c’est un message pour vous.

C’est parce que j’habite le plus au Nord de son aire de distribution qu’il est si rare ici. De plus c’est un habitant de la grande forêt. Le photographier est un exploit. Je n’ai pas de photo et je n’ai rejoint personne qui en a une rapidement, alors j’en vole une sur l’Internet, je la vole à l’université d’Ohio, j’espère que c’est moins grave que la voler à un particulier.