La loi du plus fort
dimanche 20 mai 2007, 16:03 General Lien permanent
Encore une fois, j'ai entendu des néo-darwinistes dire des imbécilités sur la loi du plus fort. Dans un monde où les loups sont rois, il n'y a pas d'avenir pour les moutons. Stupidité.
Il faut avoir vécu dans le monde des hommes sans rien avoir vu de la forêt, pour dire une pareil stupidité. Le principe même de la prédation implique l'équilibre, et ceux qui pratique la loi du plus fort sont les premier à disparaître. Si le loup courrait plus vite que le caribou, si le phoque n'était pas habile à se protéger de l'ours, si le lièvre n'était par plus efficace que le renard, cela ferait longtemps qu'il n'y aurait plus de lièvre, de phoque ni de caribou, et par conséquence plus de renard, ni d'ours ni de loup.
La nature fonctionne par collaboration entre les espèces et la prédation est un mécanisme de collaboration. Pour l'individu caribou faible, malade ou moins efficace à courir, la prédation peut sembler une grande injustice. Pour le troupeau de caribous la prédation est la condition de sa survie. C'est pourquoi le plus fort est le plus faible, parce que sa responsabilité dans l'équilibre est plus grande.
L'humain des grandes villes se pensent le plus fort. Bien sur, grace à ses machines, il vole plus vite que tous les oiseaux, il nage plus vite que tous les poissons, il courre plus vite... et surtout, il est capable de transformer le monde plus encore qu'un troupeau de bison. Pourtant, il n'a jamais été aussi faible tant il est dépendant de réseaux de transport pour sa nourriture de réseau de communication pour rejoindre les autres, de réseau électrique, de gaz. Toutes ces dépendances, tous ces fils à la patte, lui font croire qu'il est libre, qu'il est indépendant. Alors qu'en tant qu'espèce, il est devenu à ce point fragile, qu'il serait vraiment étonnant qu'il survive.
Il faut trouver une autre façon qui sera plus respectueuse de notre interdépendance avec le vivant. Je ne parle surtout pas d'un retour vers un quelconque passé merveilleux, mais je parle de la nécessité d'une rupture avec la façon dont on vit actuellement.
Les plus forts n'ont jamais survécu très longtemps. Si nous voulons survivre, il faudra cesser la théorie de la domination, sinon nous mourrons écrasés par le poid de notre taille, comme les dinosaures, comme les empires.
Dans un monde sans loup, le mouton ne peut pas survivre.
Commentaires
Et euh, dans un monde sans chats, les oiseaux ne pourraient pas survivre ? OK OK, je sors. Mais là tu tends une trop grosse perche pour qu'elle ne soit pas saisie ! Bisous Moukmouk !
Répondre oui, ce serait simplifier passablement une écologie bien complexe. Mais en même temps il faut dire oui.
Ou plutôt, pour survivre, les grands féroces dinosaures, très puissants prédateurs, sont devenus nos fauvettes. Et vlan pour la loi du plus fort.
Bon, bon, mais au fond de quoi tu parles? De l'humain tel que tu l'espères? Ou de celui qu'il sera un jour? Dans ces cas là, j'ai peur qu'il ne s'agisse d'un leurre.
L'être humain à un certain nombre de caractéristiques qui l'ont amené là où il est. On peut espérer des facteurs de temporisation, de rééquilibrage, mais un changement de nature, non.
Or, il est un certain nombre de preuves dans l'histoire de l'humanité, que celle-ci à du mal à refréner son avidité. Les quelques expériences qui montrent le contraire se sont déroulées dans des conditions de dénûment. Et encore: de dénument et de relatif isolement, parce que dès que l'isolement à été rompu, les liens solidaires se sont considérablement effrités.
Une solidarité naturelle, "impensée", parce qu'inscrite dans le quotidien comme une nécessité vitale ne fonctionnera jamais comme une solidarité "morale".
Les forts n'ont jamais survécu très longtemps? Peut être, mais qu'est ce que la misère se survit bien! Et souvent au même endroit. Dois-je dire à l'enfant indien (un garçon, pas que les filles, y en a de moins en moins là-bas) que le système qui le maintient dans un statut de faiseur de tapis pour trois roupie est un sytème de prédation utile? Que le fait qu'il meure à dix ans permet au troupeau de survivre?
Le loup s'arrêtera quand il n'aura plus faim. Généralement pas l'homme, et les injonctions morales ne feront rien à ceux qui ne peuvent pas se représenter la place de l'autre . Seule une certaine capacité de compassion permet de penser à soigner l'enfant-caribou malade au lieu de le jeter au loup. Encore faut-il que cet enfant soit sous ses yeux (généralement) ou, en tous cas, identifiable, donc générant une capacité d'identification.
Les caribous laisseraient-ils leur petits , leurs malades ou leurs vieux se faire dévorer s'ils pouvaient faire autrement? Et si oui, sur quels critères?
Dans ton exemple, le troupeau ne "choisit" pas, pas plus que le loup celui qui est en situation d'être dévoré.
Tu vois bien comment, pour nous c'est impossible. Nous avons atteint une telle capacité de manoeuvre du réel qu'assigner VOLONTAIREMENT au sein de notre humanité les places d'agents de régulation du système (toi, tu dégages pour le bien du groupe!) fabrique littéralement de l'insupportable. C'est pour cela que, comme les loups, nous les assignons INCONSCIEMENT. L'indien qui supprime un foetus féminin le fait sans représentation du déversoir collectif que cela représente.
Cela met-il le foetus féminin en position de force?
A part ça oui, les villes sont dépendantes de réseaux complexes pour leur survie. Mais il n'y a plus, dans nos sociétés civilisés d'hommes des villes et d'hommes des champs. Le campagnard ne fait pas pousser ses patates, il les achète au supermarché, et prend sa voiture pour le faire là où le citadin prend le métro.
Donc, il me semble que tu peux bien adjurer l'humain de se conduire mieux-mais il est prudent, comme le disait Drenka dans le commentaire précédent- de garder l'outil de la loi en attendant que nous soyons de bons loups.
bien difficile de répondre à cela globalement. Mais il ne peut y avoir de doute que c'est la richesse de l'occident qui cause la misère ailleurs. Tout comme la loi, n'est accessible qu'aux riches, et que les pauvres la subisse. Il y a des esclavagistes partout même dans les pays de misère, mais ce n'est pas une raison pour nier notre prépondérance.
Mais il me semble évident que l'abus des ressources que pratiquent les occidentaux sur cette planète est insoutenable et provoquera leurs disparition rapidement.
Oh beh y a pas de mouton dans un bon sancerre, alors tout n'est pas perdu.
Comment le dire mieux qu'Anita :
"Le loup s'arrêtera quand il n'aura plus faim. Généralement pas l'homme, et les injonctions morales ne feront rien à ceux qui ne peuvent pas se représenter la place de l'autre . "