Enfin un conte
mercredi 17 septembre 2008, 23:56 Conte Lien permanent
C'est probablement le conte amérindien le plus connu, les 5 rêves. On lui donne généralement une origine Lakota ou Navaro, ce qui est ridicule, ces gens des plaines très sages par ailleurs, ne peuvent pas imaginer une baleine. La mer est beaucoup trop loin. je pense que c'est un conte Ab'Naki... Voilà la version de mes jeunes années.
Encore une fois, la voix de Nojitacwin se fait assez douce, juste suffisante pour être entendue par ceux des derniers rang:
Rien, il n'y a rien. Ce rien triste de n'être rien s'agite et c'est comme un vent sombre qui tourne sur lui même. Un rêve lui est venu. Et ce rêve éclaira le monde : la lumière. C'est le premier sentier.
Et comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, les étoiles sont apparues et la nuit pour les porter.
Longtemps la lumière chercha son accomplissement, son extase et ce fut la transparence
Comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, l'eau se mit à couler.
Après avoir longuement exploré toutes les possibilités des couleurs et de la danse des formes dans l'air, la transparence découvrit le désir d'autre chose. Un rêve lui est venu : La terre. C'est le second sentier.
Comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, le feu jaillit pour ensemencer la terre.
La terre dans sa passion des choses chercha son accomplissement son extase, et ce fut le cristal.
Mais après avoir longuement exploré toutes les possibilités des jeux avec sa soeur la lumière et compris sa relation avec le feu, le cristal découvrit le désir d'autre chose. D'une chose qui priserait sa prison de forme, qui pourrait s'étendre dans la liberté de la vie, le cristal fit un rêve: L'arbre et c'est le troisième sentier.
Comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, les insectes se sont mis à pulluler.
L'arbre se multiplia en forêt, la vie, la vie dans sa diversification, l'odeur dans l'air et la complexité. Mais personne ne rêve autant que les arbres. Il rêva de danse, de mouvement, voir ce qu'il y a plus loin. Alors, son esprit conçut le ver de terre. Le ver de terre, le mouvement c'est le quatrième sentier.
Comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, un oiseau se mit à battre l'air de ses ailes.
Manger, transformer, enrichir, le ver de terre chercha bien longtemps son but, son extase. Le serpent, la grenouille, la souris, le porc-épic, le lièvre, le renard et le loup et puis l'Ours, qui vit la mer, et devint baleine. La baleine comprit enfin que son extase est dans le chant de la Beauté du Monde, et les baleines firent une chaine tour autour pour unir leurs voix multiples, et faire vibrer toute chose de la douceur de l'amour.
Pour réussir l'exploit de la mise en place du Chant de la Beauté du Monde, les baleines ont du choisir de devenir si énormes qu'elles sont limitées à vivre dans l'eau. Alors ensembles, elles se sont emplies du désir fou de marcher sur le sol, de voler dans l'air, de dépasser les limites de la terre pour occuper du Chant de la Beauté du Monde la totalité de tous les espaces, que même les étoiles vibrent du chant qui unit tout.
Alors, les hommes sont apparus, fouillant cherchant, voulant tout nommer et comprendre. Voilà le cinquième rêve, le cinquième sentier.
Comme en toute chose l'Équilibre fonde la réalité, la haine a commencé sa tâche de destruction.
Nous n'en sommes qu'au tout début de ce sentier, et la haine a progressé plus vite que nous. On n'entend presque plus le Chant de la Beauté du Monde, et il faut une longue méditation pour sentir vibrer la douceur de l'amour.
Il reste à découvrir comment réaliser le rêve des baleines.
Commentaires
Il faut se dépêcher de le découvrir, si on n'a pas le temps, que nos enfants le fasse pour nous.
Dire que c'est beau n'est pas suffisant. Ce n'est pas le mot qui convient. C'est bien plus que ça.
Faire passer ce conte, le porter et vouloir l'offrir aux gens, aux enfants, c'est une belle "mission".(je n'ai pas trouvé d'autre mot...)
Il me plait, je l'imprime, et je tâche de me l'imprimer en dedans.
Merci Mère Castor, de ton experte part ça fait plaisir.
Ainsi donc, la Baleine descend de l'Ours ? Tout s'explique alors.
Bien sur, les ours ont marché jusqu'à la mer, sont devenus maritime, (ursus maritimus) et trop petit encore pour le grand Chant, sont devenus baleines... Je vais y arriver à mon tour.
C'est un conte très beau et étrange. J'ai cohabité avec lui toute la journée, en me posant des questions, en rêvant, comme on fait quand les histoires nous captivent. Mais si les humains viennent des baleines, il n'y aura pas que de la haine. On peut aussi aimer sans vouloir tout comprendre, tout classer, tout dominer.
Bien sûr, les humains sont le rêves des baleines, ils ne peuvent être mauvais. Mais la haine est difficile à vaincre. Avoir une paix en soi assez grande pour agir sans haine. Chanter nous aussi le Chant de la Beauté du monde plutôt que de crier, moi! moi! moi.
Un très beau conte, un conte fondateur. Il faudrait l'enregistrer pour lef aire écouter aux enfants...
Quelle surprise de revoir ce conte ici!
Je l'ai découvert dans le livre de Patrice van eersel, "Le cinquième rêve" et pour tout dire, je doutais de son origine amérindienne, c'était presque trop beau pour être vrai et dans le livre l'origine "tribale" était incertaine. Je suis très content d'apprendre que c'est bien un conte amérindien!
Ça aurait dû s'arrêter avant la haine alors...
Sara--) Non, c'est à nous de la vaincre pour avoir le droit de rêver à notre tour.
Marc--) Pas besoin de douter, c'est tout à fait l,esprit.
Akynou--) alors en faire une rédaction un peu plus adaptée pour quel age?
Moukmouk, un conte et tu ne me le dis pas !!! ^_^
Voilà qui va me plaire.
Je vais le lire à tête reposée.
A bientôt
MoukMouk est-ce que tu connais le conte amérindien sur la femme au vagin denté ?
Merci Moukmouk, c'est si beau...que je ne sais rien dire de plus.