Écrire des contes encore et encore

Ma proposition d'écrire des contes pour Noël est finalement bien reçue. J'ai mis la machine à pondre des contes à la plus grande vitesse, et j'espère qu'il en sortira des trucs intéressants.

Ne pensez surtout pas que je me plains, au contraire, j'adore le défi que ça représente. Je pense à la personne à qui le conte est destiné... et j'attends qu'un de mes amis du monde animal veuille bien me parler. Une coccinelle, une loutre, une baleine, un saumon... Monsieur Lune pourquoi pas.

Quand dans ma tête, l'image de la personne et de l'animal se fusionne, je laisse courir mes doigts. Ça ne donne pas toujours des résultats fantastiques, alors on recommence. Le test ultime, c'est le passage au gueuloir. Un conte c'est de la littérature orale. Même s'il n'est pas lu à voix haute, il doit être construit pour être dit. Aussi je le dis, et c'est à ce moment que j'entends si le boulot est acceptable ou pas... enfin pour moi... le lecteur a bien le droit de dire que ce n'est pas bon.

Pour les enfants de 5 à 100 ans, c'est relativement facile. Pour les plus jeunes, il faut être prudent, que chacun des mots soit compréhensible, sauf que je ne veux pas tomber dans le gnangnan... donc c'est une corde raide. Il faut aussi se demander si le conte est vraiment destiné à l'enfant ou à celui qui prend prétexte d'un enfant pour avoir un conte, son conte. Ou peut-être un peu des deux.

Pour les adultes la démarche est encore plus complexe. C'est que souvent je ne fais pas confiance aux adultes alors je deviens didactique donc plate, ou je me perds dans les sentiers obscurs d'une volonté poétique qui ne parle qu'à moi... spabon. Construire un texte, ne fusse que d'une page qu'avec de substantifs épicènes, c'est une gymnastique à se casser la langue à défaut des jambes.

Pour une dame qui le récitera en publique, j'ai très hâte d'écrire une reprise (un tout petit peu) coquine des amours de Monsieur lune, et d'ajouter une idée nouvelle, comment monsieur Lune tissa une robe pour son amour.

Fiou!!! du gros boulot! Parfois je me demande comment il se fait que je sois assez fou pour aimer cela.