Phoque encore

J'ai fait tellement de billets sur la question du phoque que j'ai l'impression de radoter. Mais le vote du parlement européen me force à en remettre une couche.

Le Parlement Européen dit que la chasse aux phoques est cruelle. Oui, c'est vrai. Il n'y a pas de façon douce de tuer. Et pour que la viande se conserve, il est important de vider la proie de son sang. C'est jamais propre. Un cochon, un phoque, un poulet, un caribou, une vache, un homme, une baleine : Tuer c'est tuer, saigner c'est saigner. La vie c'est la vie et elle n'appartient ni à la vache ni à l'humain.

Mais la prédation est un processus essentiel à la vie. Le loup n'est pas plus rapide que le caribou sinon depuis longtemps il n'y aurait plus ni loup, ni caribou. C'est pour cela que le prédateur n'est pas au-dessus, mais au service de sa proie. C'est le rapport proie-prédateur qui maintient l'équilibre de la vie.

Avec l'élevage intensif, les humains renversent le processus de la prédation en favorisant des gènes qui affaiblissent l'animal et l'empêchent de survivre en dehors de la zone d'élevage. Et c'est beaucoup plus dangereux et « contre-nature » que la prédation. Je mets le terme « contre-nature » entre guillemets, simplement parce que je ne sais pas ce que signifie les termes « humain » et « nature », enfin certainement pas de la même façon que ceux qui se prétendent protecteurs de la « nature ».

Le végétarisme est une stratégie valable pour nombre d'humains. Mais en tant qu'espèce dans la chaine de la vie, les humains ont aussi une responsabilité de prédateur à assumer. C'est vrai qu'avec le trop grand nombre d'humains, le végétarisme va bientôt devenir la seule stratégie de survie. Mais le problème n'est pas le fait de manger de la viande, le problème c'est qu'il y a trop d'humains. Et non je ne répondrai pas à la question qui doit mourir en premier, c'est une question insoutenable. Tout comme le fait d'interdire aux femmes le fait de porter un enfant.

Au final, je demeure persuadé qu'il est nécessaire à chaque humain qui veut manger de la viande, d'au moins une fois connaître le prix du sang. Tuer, l'égorger, le saigner, l'éventrer, sentir l'odeur écœurante des viscères chauds, tailler la viande, simplement pour que le lien avec la vie se fasse dans la tête de celui qui mange, et qu'il respecte l'animal qui a donné sa vie pour que la vie continue.

Ce qui est en cause ce n'est pas le phoque, mais vraiment le respect de la vie.