Phoque encore
mercredi 6 mai 2009, 15:02 Ecolo Lien permanent
J'ai fait tellement de billets sur la question du phoque que j'ai l'impression de radoter. Mais le vote du parlement européen me force à en remettre une couche.
Le Parlement Européen dit que la chasse aux phoques est cruelle. Oui, c'est vrai. Il n'y a pas de façon douce de tuer. Et pour que la viande se conserve, il est important de vider la proie de son sang. C'est jamais propre. Un cochon, un phoque, un poulet, un caribou, une vache, un homme, une baleine : Tuer c'est tuer, saigner c'est saigner. La vie c'est la vie et elle n'appartient ni à la vache ni à l'humain.
Mais la prédation est un processus essentiel à la vie. Le loup n'est pas plus rapide que le caribou sinon depuis longtemps il n'y aurait plus ni loup, ni caribou. C'est pour cela que le prédateur n'est pas au-dessus, mais au service de sa proie. C'est le rapport proie-prédateur qui maintient l'équilibre de la vie.
Avec l'élevage intensif, les humains renversent le processus de la prédation en favorisant des gènes qui affaiblissent l'animal et l'empêchent de survivre en dehors de la zone d'élevage. Et c'est beaucoup plus dangereux et « contre-nature » que la prédation. Je mets le terme « contre-nature » entre guillemets, simplement parce que je ne sais pas ce que signifie les termes « humain » et « nature », enfin certainement pas de la même façon que ceux qui se prétendent protecteurs de la « nature ».
Le végétarisme est une stratégie valable pour nombre d'humains. Mais en tant qu'espèce dans la chaine de la vie, les humains ont aussi une responsabilité de prédateur à assumer. C'est vrai qu'avec le trop grand nombre d'humains, le végétarisme va bientôt devenir la seule stratégie de survie. Mais le problème n'est pas le fait de manger de la viande, le problème c'est qu'il y a trop d'humains. Et non je ne répondrai pas à la question qui doit mourir en premier, c'est une question insoutenable. Tout comme le fait d'interdire aux femmes le fait de porter un enfant.
Au final, je demeure persuadé qu'il est nécessaire à chaque humain qui veut manger de la viande, d'au moins une fois connaître le prix du sang. Tuer, l'égorger, le saigner, l'éventrer, sentir l'odeur écœurante des viscères chauds, tailler la viande, simplement pour que le lien avec la vie se fasse dans la tête de celui qui mange, et qu'il respecte l'animal qui a donné sa vie pour que la vie continue.
Ce qui est en cause ce n'est pas le phoque, mais vraiment le respect de la vie.
Commentaires
Ouf, je l'ai fait, pas souvent, il y a longtemps. Pêcher, tuer, vider, manger les poissons.
Tu as raison, il faut l'avoir fait.
Je ne l'ai jamais fait, mais je suis d'accord avec ton raisonnement, même si je pense arriver à respecter les animaux dont je me nourris sans ça. Et puis surtout j'en ai marre de ces indignations pseudo-écologiques qui ne sont que du sentimentalisme abêtissant. On s'indigne pour les phoques et les dauphins, mais on massacre les requins et les thons. Flipper et Bibifoc contre les Dents de la mer et les sushis, ce qui est moche peut crever...
Cela fait longtemps, Moukmouk, mais me revoilà ! Merci pour ce billet que je me permets de citer sur le mien
Si tu me le permets, j'aimerais lier mon prochain billet au tient parce que je suis tellement d'accord avec toi là-dessus.
Tiens, je me tâtais à un faire billet sur cette question aussi, histoire de dénoncer toute l'hypocrisie qu'il y a derrière cette histoire...
Le végétarisme va bientôt devenir la seule stratégie de survie > même pas sûre, vu ce que la production de céréales coûte à l'environnement...
Quant au prix du sang... Le grand problème de notre société c'est qu'elle n'évalue en rien le coût de ce qu'elle consomme...
Le problème est clairement que l'énorme majorité des hommes et femmes composant la classe politique n'ont qu'une vision faussée, partielle de ce que doit être la protection de la "nature".
Et bcp plus par ignorance qu'autre chose sans doute, la pensée globale est formatée dans le sens d'une société bâtie sur l'économie de marché, on le sait.
Et le lien entre politique et nature se fait donc en grande partie à travers ce qui touche naturellement à l'exercice de cette fonction/profession/vocation, à savoir la communication. Sans comprendre qu'il en faut pas sélectionner les animaux à défendre, si mignons soient ils, mais bel et bien défendre la totalité des espèces sans faire de disctinctions ni de discrimination.