Les marchés
mercredi 3 juin 2009, 13:34 General Lien permanent
Petits billets parisens. Oui je serai au Paris-Carnet ce soir, si ça vous tente. Je sais il est trop tard, mais je suis disponible pour d'autres rencontres.
L'avantage d'habiter un quartier populaire, c'est qu'il y a des marchés. Deux marchés à moins de cinq minutes de marches, moi, je dis que c'est le luxe des pauvres. Il y a le monde entier qui vient au coin de la rue et qui ne demande qu'à se laisser apprivoiser.
Le mardi et le vendredi, c'est l'immense marché du boulevard de Belleville qui s'étire à vue de pieds sur plus d'un kilomètre, du Métro Belleville jusqu'à Mesnilmontant. Un peu chinois, un peu Proche-oriental et assez Nord-Africain, les odeurs de tant d'épices saoulent alors que les tonitruants vendeurs chantent dans une langue étrange, une sorte d'incantation pour nous faire entrer dans la transe de l'achat.
Toutes les femmes qui ne sont pas cachées sous trop de couches de tissus sont de belles gazelles, et moi, ours pourtant rond, on m'a appelé "l'athlète". Au début de la marche, non je ne voulais rien acheter, mais plus je marchais, plus l'incantation devenait efficace, et presque à la fin, au moment où les vendeurs bradent pour ne pas avoir à remballer, les cris montent, la prière aux dieux marchants se fait plus intense, et les lots deviennent si incroyables qu'on achète la merveille inutile à prix dérisoire mais infiniment trop cher parce que d'aucune utilité. Enfin le gros lot de tomates pas très gouteuses je pourrai toujours en faire une sauce. Mais l'étrange cari, à l'odeur unique, je pense que je vais le jeter tout de suite, peu de chance que je l'utilise.
Pour revenir, il y a bazar sur le trottoir. J'aurais envie de dire marché aux voleurs tant ce serait le cas dans un pays moins policé que la France. De tout, mais rien de vraiment utile. Je me demande comment ces marchands font pour vivre. Il y a d'impressionnants ayatollahs qui te regardent avec des yeux sombres, méprisant le consommateur dépravé que tu sembles être mais réclamant quant même les sous pour survivre. Il y a des petits hommes proche orientaux qui se cachent derrière la marchandise, de fiers africains au large sourire, mais pas de femme, comme si vendre était un acte sexuel.
Le mercredi et le samedi, c'est marché sur le boulevard de la Villette, beaucoup plus bo-bo et français. Difficile de savoir si les produits sont de meilleur qualité, mais ils sont certainement mieux présentés. La harangue est aussi plus discrète et on voit la France telle qu'elle est à la télé.
Je me suis étonné de voir les super-marchés, surtout ceux qui s'affirment premier prix, tellement sales qu'ils ne survivraient pas six mois dans une Amérique tellement propre que ça génère des allergies. Mais peut-être veulent-ils reproduire l'athmosphère des marchés, ce lieu de tous les échanges depuis que les humains se cotoyent.
Commentaires
viens au marché de la rue du poteau un dimanche matin, c'est boboland derrière Montmarte.
sinon ya celui de mouffetard, c'est plus cher que monoprix et tu peux ptêtre croiser Nancy Huston.
Quel joli billet ! On s'y croirait.
Je me demandais (et j'ai oublié de te demander) si tu avais lu les bouquins de Daniel Pennac qui se passent à Belleville ?
Moi qui adore les marchés, voilà bien un billet qui me plait. Ca fait bien longtemps que je ne m'étais pas promenée dans un marché parisien, voilà qui est réparé !
Et oui, oui, lis donc Daniel Pennac, c'est délirant et délicieux
C'est vrai qu'on s'y croirait! Je sens même les odeurs d'ici! Bisous le parisien
Raphaêlle--) que ça me fait plaisir de te lire, aurait-t-on une petite chance de se rencontrer?
Béa et Anne--) bien sûr que j'ai lu Pennac, j'ai même fait une petite prière devant le Zèbre pour la démocratisation de l'école
Poutine--) Je n'ai pas besoin d'aller au marché pour faire un bisou à ma copine Nancy voyons.... Crois-tu que je pourrais trouver du phoque? ça manque à Belleville.
En province, on a aussi toutes sortes de marchés, très différents les uns des autres. Je les aime tous : le bazar qui me fait croire l'espace de quelques minutes que je suis repartie dans les souks africains, le marché rural avec les paysans bien de chez nous et leurs produits pas forcément présentables mais si bons et sains, le marché du centre-ville avec ses grands-mères et leurs cabas, le marche de quartier, rendez-vous des potins...
Je ne sais pas si c'est parce-que tu parles de Belleville, mais c'est vrai que je trouve une similitude entre ton écriture et celle de Pennac !
Jolie description, on s'y croirait !
Trop tard pour le Paris-Carnet ; tu as reçu mon mail ? Penses-tu qu'on pourrait se voir ?
Je serai le 13 au rendez-vous avec Dr Caso, si jamais...
Ah Paris Carnet, et tu y étais en plus ! Zut trop tard....
Et tu es là combien de temps encore ? (Car j'ai des soucis d'emploi du temps..)
Fauvette+ Lune--) bien sur qu'il faut se voir, je tente quelque chose et je vous en parle
Swahili--) C'est vrai que j'imite les style assez facilement et malheureusement sans vraiment m'en apercevoir. Dommage qu'on ne puisse se rencontrer.
ah oui trop tard ! Il ne manquait plus qu'une photo à ce billet !
Moukmouk, c'est bien possible oui :)) Je suis à la fois disponible et pas très libre cette semaine bicause je suis en arrêt maladie (jusqu'au 15 juin) et je n'ai pas beaucoup le droit de sortir. Mais si tu as 2 petites heures à m'accorder, ça me va ! Ou bien après ...