Des poules de ville

Ce serait tentant avec un titre pareil de parler des belles oiselles qui se pavanent dans les rues. Non, je tenterai de réfléchir sur l'approvisionnement local.
Il faut manger frais et local, couper les incroyables distances qui mettent le pétrole comme premier intrant dans nos aliments, manger plus frais et meilleur au goût, enfin casser la méga-industrie alimentaire qui nous empoisonne. Beaucoup plus facile à écrire qu'à faire. J'ai déjà écrit que l'agriculture bio http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2009/06/22/Food-Inc ne peut pas nourrir tout le monde. Il n'y a pas assez de sols arables, on ne peut pas se passer du maïs industriel, celui gavé d'engrais azoté donc de pétrole, pour que sept milliards d'humains mangent tous les jours. Il y a les paniers de légumes, l'agriculture soutenue par la communauté, qui proposent des réseaux courts, certains marchés publics, mais même avec la meilleure bonne volonté du monde, on a quand même besoin du supermarché, de la grande industrie alimentaire. Mais pourquoi doit-on passer par l'agriculture soutenue par la communauté ? Simplement parce que ce type d'agriculture coute plus cher, ne peut pas rencontrer les prix des grands réseaux, d'autant plus que les grands réseaux sont fortement subventionnés. J'ai souvent vécu la frustration de cultiver mes tomates avec amour, et au moment de les cueillir, de voir au marché des montagnes de tomates aussi belles et surtout moins cher que ce que mes plants ont couté. Oui le plaisir de jardiner, mais ça demeure un loisir dispendieux. De plus en plus de villes en Amérique permettent l'élevage de quelques poules si on a un petit terrain. Je sais bien que pour beaucoup d'Européens, l'idée d'avoir un terrain ne fusse que de quelques mètres carrés est un luxe inatteignable. Deux ou trois poules, ça donne des œufs presque tous les jours. Je me demande s'il serait possible de remplacer les chats d'appartements par deux ou trois poules. Une petite volière, et des oiseaux qui peuvent devenir presqu'aussi affectueux qu'un chat, certainement aussi beau, et ne dégageant pas plus d'odeurs. Il y a les maladies, qui font que les poulets du supermarché sont bourrés d'antibiotiques, et de médicaments de toutes sortes qui sont, pour être efficaces, certainement des poisons. Oui, mais ces maladies sont dû à l'incroyable densité des élevages industriels. Densité nécessaire pour que les poulets bougent le moins possible, pour que le gras s'accumule. C'est le prix pour avoir du poulet tendre. Il y a les coqs, qu'il faut éviter parce que ça fait un tapage incroyable et sont certainement une nuisance pour les voisins. Probablement que ces œufs couteront plus cher que ceux du supermarché. Sauf qu'on sait ce que les poules ont mangé, et que ce sont des animaux heureux.