A ceux qui refusent les vaccins

Il y a un discours contre les vaccins ici que je ne réussis pas à comprendre. Pire, on en fait une question de choix personnel, alors que c'est une responsabilité sociale.

Les vaccins sont certainement avec les antibiotiques parmi les plus grandes avancées de la science. Les lits de fer ont peut-être permis aux femmes de survivre au cinquième accouchement (statistiquement), mais les vaccins et les antibiotiques ont fait passer le taux de mortalité infantile supérieur à 300 pour 1000 à 5 pour mille en 100 ans. Il ne faut pas cacher qu'il y a eu des erreurs et aussi d'immenses conneries commises avec les médicaments et particulièrement les antibiotiques, mais la réalité est là, maintenant les enfants survivent à leurs deux premières années.

L'argument du cout est tout aussi farfelu. Oui la campagne de vaccination, au Québec seulement, coutera 85 millions et oui les bandits des pharmaceutiques ( qui sont de réels bandits n'en doutons pas) s'en mettront plein les poches. Mais si on ne vaccine pas, ce sera 35 à 40% de la population qui aura la grippe et cessera de travailler durant une semaine. Collectivement ça nous coutera deux milliards, en plus de l'encombrement des hôpitaux, qui nous couterait 250 millions. Économiquement, le choix de la vaccination, me semble assez évident.

Le nombre de morts. Cette grippe est plus virulente ( plus de gens l'attraperont) mais moins mortelle que les autres. Sauf que d'habitude, ce sont les vieux qui meurent de sur-infection, des gens qui ont déjà plusieurs autres maladies et dont l'état de santé est déjà très fragile. Avec cette grippe, ce sont des jeunes qui meurent. Pas beaucoup, probablement moins de 1000 au Québec si personne ne se fait vacciner, mais qu'un jeune de vingt ans meurt, c'est un drame sans commune mesure avec le vieillard qui de toute façon serait mort d'un autre problème dans les prochaines années.

Les risques vaccinaux. Oui, il y a des risques à prendre des médicaments, les vaccins comme les autres. Un médicament sans risque c'est un médicament sans effet. Sauf que c'est exactement la même position que la personne qui voyage en auto parce que l'avion c'est dangereux, alors qu'on meurt beaucoup plus en auto. Rester chez soi, c'est dangereux, un météorite peut tomber sur la maison.

La vaccination n'est pas une question de choix personnel, mais de responsabilité sociale. Vous voulez mourir ? Peu importe la méthode, c'est votre choix et je ne le conteste pas. L'important dans la vaccination, ce n'est pas votre personne, mais d'opposer un mur qui va freiner la progression de cette maladie et éviter de nombreux morts.

J'ai entendu parler un partisan de la « sélection naturelle », ceux qui ne sont pas assez fort doivent mourir. C'est l'argument qu'utilisait Adam Smith et ses amis pour laisser crever de faim les Irlandais durant la grande famine de 1845. Et c'est aussi l'argument qu'utilisait Hitler, et soyez certains que les faibles ce sont les autres et pas nous. Pourtant j'ai démontré assez souvent ici que la sélection naturelle est un mythe, que c'est la collaboration entre les espèces y compris la prédation, qui est le moteur de l'évolution.

Tout comme le Barbare Érudit http://lebarbareerudit.wordpress.com/2009/10/27/une-chandelle-dans-lobscurite/ et je vous recommande ce texte de L'OMS « six idées fausses sur la vaccination » http://www.who.int/immunization_safety/aefi/immunization_misconceptions/fr/index.html Ce qui m'inquiète le plus en ce moment, c'est la montée visible de la pensée magique. Qu'on fait les médecins pour devenir si peu crédible ? Comment se fait-il que les fariboles les plus farfelues des guérisseurs en tout genre, ont autant de poids que la recherche clinique ? J'aurais envie de parler de postmodernité et de disparition du sens.