Les papillons

Ce matin, le ciel de Montréal est plein de papillons blancs.

Des nuées d'éphémères volent dans le ciel. Je ne sais quelle cérémonie d'amour les réunit, mais leurs douces danses me promettent une renaissance, un autre printemps, froid celui-là. Je pense qu'à Montréal, il n'y a pas d'hiver, mais un été chaud et un été froid.

Des papillons blancs volent partout. Ils s'arrêtent un peu sur les branches des arbres, une pause pour devenir plus forts, avant de repartir, l'amour doit triompher. Il fait gris, j'aimerais un vrai soleil pour éclairer tout cela, qu'en plus d'être vaporeux et délicats, ces papillons m'attirent l'œil et m'aveuglent en décomposant la lumière pour qu'elle sonne de joie dans ma tête.

Mais ce n'est pas pour rien qu'on les appelle éphémères... C'est bien difficile de faire durer l'amour. Il faut la saison, le moment et la magie. Alors, ils tombent, s'arrêtent dans la rue, ferment leurs ailes et deviennent brun, puis gris, puis asphalte sombre. Ils disparaissent dans l'eau qui coule vers le caniveau et l'égout.

Ils ont laissé les œufs, et bientôt mille fleurs de gel pousseront, pour cacher le gris-brun de cet automne mourant.