Porc au Caloupilé
samedi 5 décembre 2009, 15:38 Menu pas menu Lien permanent
J'ai reçu des feuilles de Caloupilé. En me creusant l'estomac et un peu la tête, j'ai inventé cette recette qui a été un succès mémorable. Je vous invite à tenter le coup.
Bon des feuilles de Caloupilé ou Karoupilé on en trouve pas dans toutes les épiceries, et c'est bien dommage. Dans le sud de l'Inde la plante s'appelle « Kari » parce que le goût est assez constitutif des pâtes ou poudre de caris. Donc si vous ne pouvez pas en trouver chez vous,(ou si vous ne connaissez pas une fille merveilleuse qui vous en fait cadeau) de la pâte de cari fera très bien l'affaire.
Sauf que la poudre de cari, c'est un mélange, et comme dans tous les mélanges, chaque village du sud de l'Inde, que dis-je, chaque cuisinière possède la vraie façon de faire le mélange et tout le reste de la planète a tort. Je ne fais pas exception et j'adore faire mon mélange de poudre odorante, et comme je ne prétends pas avoir la vérité absolue, je change les proportions à chaque fois. Ça sent tellement bon dans la cuisine. Ma base reste le cumin et le curcuma, et je mets toujours de la cannelle, de la coriandre, du clou et du gingembre, après ça dépend de mon humeur. L'ail et le piment ? Non, mais c'est que je suis du nord... si vous avez l'âme au sud, je ne critiquerai pas trop. Mais à partir de maintenant, il me faut nécessairement de la feuille de Caloupilé dans le mélange.
Le filet de porc était à 5$ du kilo, à ce prix là j'en prends un kilo tout de suite que je détaille et gros cube. Dans le frigo, il y avait un litre de yaourt nature que je devais utiliser dans la journée. J'ai donc incorporé beaucoup de ma poudre dedans. C'est trop épais pour bien enrober la viande, alors je mouille de citron vert. J'en ai qu'un, zut! Alors, j'ajoute un demi-pamplemousse et puis pourquoi pas je pèle à vif un autre pamplemousse (qui doit aussi être mangé tout de suite) que je coupe en morceau et voilà ma viande baigne dans le bonheur. J'ai un truc urgent à faire (une sieste) alors je quitte la cuisine pour une petite heure.
Je rêve sans doute à une certaine Parisienne parce que je me réveille avec sa voix dans ma tête : « il faut que tu manges plus de légumes ». J'ai des oignons, des carottes, des poivrons rouges et des tomates. Je coupe et fais revenir dans mon faitout à feu pas très chaud et après je rajoute la viande avec la sauce et je couvre pour 45 minutes.
Au moment de servir sur du riz blanc, je constate que ça manque de vert. Je cisèle de la coriandre par dessus et voilà!!!! un ré-gal!
Comme quoi, inventer une recette, c'est d'abord empêcher les trucs de pourrir dans le frigo. Ce billet a été écrit sous l'influence des effluves du confit qui se fabrique lentement sur la cuisinière ( c'est une drogue très puissante).
Je remercie bien fort les deux filles qui ont rendu cette recette possible.
Commentaires
Miam !
Au resto de l'ours le menu semble varié. Il met les mains dans le plat et aussi les pieds. Celui qui n'aime pas aura la table à trois pattes et deux tiroirs percés. Celui qui aime aura la table près du feu de bois et pourra manger avec ses doigts.
Lôlà
Ca c'est de la cuisine !
Un genre de tandoori, yaourt, épices et citron. Ca sent bon jusqu'ici.
Mère Castor--) c'est ça un tandoori ? wow je suis tout content j'ai appris un nouveau mot.
Oxygène--) Merci beaucoup, c'est grace à toi (et à la Parisienne)
Tortue--) j'explore tant que je peux. le vrai plaisir est dans la découverte, même si parfois les découvertes goutent bizarres.
même avec l'heure tardive, ça donne faim
Le porc a ce prix je viens faire mes courses chez toi .
Marianne--) à cause de la grippe soi-disant porcine, il y a un surplus de porc sur le marché ici, le prix sont très en dessous du prix de revient. Les subventions comblent alors on paye en taxe ce qu'on ne paye pas à la boucherie.
Eddie--) après le repas c'était magnifique.