Pourquoi « blogue »
mardi 6 avril 2010, 16:03 General Lien permanent
Il paraît que la norme vient de l'usage et comme je veux imposer la norme, j'use.
On peut contester que la langue française se construise par l'usage. Après tout, contrairement à la très grande majorité des langues, on peut gloser tant qu'on veut, c'est une loi, la Loi de l'État Français, qui détermine ce qui est ou n'est pas la norme. Les Québécois comme les autres francophones peuvent bien dire et contester, seule la loi française détermine le bon usage.
Par exemple, le dictionnaire officiel de la langue française du Centre National ( la seule nation étant la France) de Ressources Textuelles et Lexicales, parrainé par le CNRS et l'ATILF ne reconnaît pas le terme « courriel » et accepte le terme « mail ». Il me passe un grand frisson dans le dos, mais je n'ai rien à dire, c'est la loi qui détermine. De toute façon, je suis un sauvage ( de « sylvia » forêt), et c'est le contraire de la civilisation ( civis = ville), et je ne peux avoir le droit de parole. Ça ne m'empêchera pas de parler.
Alors, j'écris blogue. L'étymologie de ce mot se construit par l'addition de « Logos » langage, discours, et de bla-bla... parce qu'après tout c'est ce que je fais le plus souvent, du bla-bla sur les discours des autres, oiseaux, baleines ou humains.
Je sais bien que d'autres tentent d'imposer le terme « carnet ». Mais, les carnets me servent à écrire des trucs pour moi, les machins que je ne veux pas diffuser. Mes bla-bla quotidiens j'espère qu'ils seront lus très largement.
Commentaires
Savoureux !
Je n'avais jamais réalisé l'étymologie de sauvage !
Alors je suis aussi un sauvage
Bonne journée, l'ours sauvage !
Blogue, mon ami, blogue à tout va, et rassure-toi, tu seras lu - et apprécié !
Moi aussi j'utilise blogue, mais je refuse l'usage français de "blog"...
Etolane--) nous vaincrons!
Palaeska--) j'ai des lecteurs, enfin surtout des lectrices, de grandes qualités... Et je ne m'en plains pas.
Paumier--) Quand je vois les civilisés, je suis bien content d'être un sauvage.
souvent aussi nous blablaguons tous beaucoup, ce qui est fort agréable! :P
Je ne remonterais pas jusqu'à l'Édit de Cotret pour justifier les usages de langue française au Québec. Je me fie plus à notre bon Office québécois de la langue française et prends avec un grain de sel les délibérations de l'Hexagone. Notre langue nous a été léguée par les Français, mais le Québec peut bien l'apprêter avec la science qu'il en a... Bloguons et courriellons donc.
En France à chaque fois qu'on parle de la défense de la langue on prend les québécois en exemple. Le "drive" en France devient "service à la voiture" au Canada, ici les gens ne comprendraient même pas
j'écris blogue, pinotte, toffer... et je me considère encore comme bonne en français. c'est grave docteur ?
Dodinette--) Toffe ma grande, on est payé des pinottes, mais au moins on blogue.
TTo2--) le plus drôle, c'est quand les français utilisent un mots en anglais sans en comprendre le sens. Je rigole encore du "Reporting" pour faire des comptes-rendus de réunions, alors qu'en anglais ça veut dire le service après-vente.
Nadia--) parfois j'ai l'impression qu'il serait préférable de dire que nous parlons québécois.
Candy--) oui blablagons... il faut rendre la vie heureuse
Clavardons, clavardons. J'ai lu dans Le Monde il y a peu que nous avions lancé un concours pour trouver les remplaçants de quelques mots anglais : "chat", "buzz", "tuning", "newsletter" et "talk"
Ri-di-cule & artificiel !!!
J'aimais bien bruip pour le buzz, persauto pour tuning, débalidé pour talk... mais le jury a été plus sage.
Non, mais Moukmouk, le Québec n'est pas en reste au niveau des lois imposées par quelques obscures instances, hein!
Chaque fois que je dois écrire auteure, par exemple, je me sens prise d'une certaine nausée contre ce barbarisme sorti d'un cerveau sans doute très civilisé qui ne connaissait pas la différence entre genre et sexe en français...
Brefle, bloguons, bloguons, il en restera toujours quelque chose.
Nanouk--) c'est drole ça que tu réagisses à "auteure" est-ce que professeure te fait le même effet ? et oui, j'ai des souvenirs assez rigolo du "gaminet" et autres inventions qui n'ont pas fonctionné. Mais la différence, c'est qu'ici la loi n'impose pas un usage, elle le suggère.
Dire que j'ai une copine française qui rêve de venir inventer des mots pour l'Office...
Saveur(s)--) je me demande bien pourquoi on a pas pensé à demander au Québécois... pour buzz, j'aime bien rumeur qui n'est peut-être à la mode mais qui explique précisément ce que c'est.
je pourrais continuer pour chacun de ces termes dans le dico de l'office tout simplement. C'est étonnant cet autisme qui fait considérer les autre pays francophones comme ne pouvant contribuer à l'élaboration du français.
Oui, Moukmouk, je réagis pareil. D'ailleurs, quand je parle d'un enseignant de sexe féminin, je dis une prof (et non pas proffe, l'usage se passe des E démagogiques), mais je n'ai jamais entendu personne parler de professeur-E, du moins dans une conversation naturelle...
Je ne suis pas contre la féminisation des titres, juste contre une féminisation artificielle au mépris des règles de notre belle langue ^^
c'est aussi très français de France, de ne s'adresser qu'à celleux qui connaissent la différence entre genre et sexe en français sans prendre en considération les 98% de la population qui n'en ont rien à foutre de la grammaire. parce que de fait toute ma scolarité on m'a dit et je me suis révoltée "le masculin l'emporte sur le féminin". c'est l'explication que te sortiront les 98% de la population qui ne se sont pas penchés sur la question de mais my goodness qu'est devenue le neutre latin ?!
ptêtre que dans le lot ya quelques petites filles qui auraient bien fait des métiers de garçons mais qui ont bien compris qu'elles ne seraient jamais médecin parce qu'il y avait une grosse incompatibilité de sexe/genre.
la langue et la culture sont très mêlées, et la culture française est une culture d'oppression (machiste entre autres). j'aimerais bien que les quelques génération de petites filles qui restent à naître puissent s'imaginer pompière, écrivaine ou professeure. et pour ça il faut lutter contre la belle langue française. je lutte contre la langue pour lutter contre les structurations qu'elle induit. je ne dirai j'espère jamais "c'est du travail d'arabe" devant des petit/e-s, et je lutte pour leur droit à s'ouvrir aux écrivaines sans entendre seulement le vaine.
sinon, j'aimais bien ramdam pour buzz.
On cause dans le coin , c'est amusant à lire . De nouveaux mots , en France cet exercice occupe de vieilles dames et de vieux messieurs pour statuer . On leur met de beaux habits avec une épée pour trancher si le mot doit vivre ou pas . ....
Ah ben mince alors! Moi qui fais des efforts ces derniers temps pour parler de courriel, je suis hors la loi?
Chic!
;oD
Poutine Grrl > j'aime beaucoup ramdam moi aussi. Buzz a tendance à me mettre les abeilles ;o)
Alors sauf que log n'est pas logos mais issu de la contration "weblog" où je vois log comme "entrée" en terme informatique.
Ceci dit ton étymologie à rebours me plait beaucoup quand même, elle te va bien !!
Anne--) Oui, je sais, l'étymologie est sujet à interprétation. Et le log en question, c'est un bout de bois attaché à une corde pour mesurer les noeuds que fait un bateau, par extension le cahier où on inscrit les lectures de cette corde. Les anglais n'ont pas d'imagination.
Trolette--) ce n'est qu'un début, continuons le combat!
Marianne--) c'est justement le problème, ce n,est pas l'usage donc le peuple, mais une élite dont les décisions seront avaliser par la loi. Les vieux messieurs devraient se contenter de suggérer.
Poutine--) je pense plutôt que la langue française est une langue élitiste qui cherche à protéger les corporations, mais le résultat est le même pour la population. Et je n'ai aucun doute que les corporations professionnelles soient sexistes.
Nanouk--) ce n'est pas MA belle langue, c'est la langue de l'État Français. Remarque que ça ne m'empêche pas d'en faire ce que je veux même si ce sont des fautes. J'essaie d'être compris, même si je ne réussis pas toujours.
Dans le parler de ma région, encore habité par la belle langue d'Oc, blaguer ne veut pas dire faire ou dire des blagues, mais parler de tout et de rien quand on rencontre une connaissance. Ca va très bien avec bloguer.
Blaguer, bloguer, c'est toujours échanger.
C'est marrant, mais j'ai plus de respect pour l'OQLF que pour nos académiciens (comme dirait Desproges "pour savoir si il y a un N ou deux N à "coucougnettes").
Nous voyons plus les anglicismes comme des américanismes donc cela nous parait loin alors que concrètement, la proximité vous impose de trouver la bonne approche à la "francisation" des mots.
En même temps, vous avez des "whipers" et des "bumpers" sur vos chars sans "clutch".
Je comprend donc tout à fait ton amie qui voudrait venir travailler pour l'Office et j'avoue m'être aussi poser la question de participer à cette aventure. (mais je suis trop pleutre ne serait-ce que pour oser traverser l'Atlantique pour travailler dans mon propre domaine d'activité)
Voilà un billet où il ne faut pas blaguer sur le blogue. Tu blogues nous te lisons et nous aimons et le savoureux langage du Quebec devrait faire partie du dictionnaire français.
Sauvage, je ne savais pas.
Et pour ceux qui ne vivent ni en forêt, ni en ville, mais entre la campagne et la mer on dit quoi?
Tifenn--) Paysan, ceux qui définissent le pays. Et je suis sauvage, mais il ne reste plus de forêts assez grande pour être vraiment un nomade. C'est difficile d'être un sauvage sans vrai forêt.
1010--) L'office ne peut que suggérer des termes, elle ne fait pas la loi comme l'académie. Et nous avons fait des grands progrès dans les terme de l'automobile.
Mère Castor--) oui, voilà une nouvelle étymologie intéressante.